Depuis son arrivée en 2012, Free Mobile a souvent été critiqué sur la force de son investissement dans son réseau mobile, l'accord d'itinérance signé avec Orange brouillant quelque peu les pistes. Malgré tout, les vérifications de l'Arcep ont confirmé que l'opérateur avait au moins respecté ses premières obligations de couverture.
Dans le même temps, les observatoires mensuels de l'ANFR sur le déploiement des antennes mobiles a montré le décrochage progressif des déploiements chez SFR, au point de se voir doublé ces derniers mois par Free Mobile.
En déployant préférentiellement dans la bande 800 MHz, SFR a besoin de moins d'antennes pour générer une couverture similaire par rapport à un déploiement en 2600 MHz mais l'écart entre le nombre d'antennes 4G de Free et celui de SFR est maintenant significatif.
La situation reste malgré tout équilibré car SFR utilise en partie le réseau de son concurrent Bouygues Telecom dans le cadre d'un accord de mutualisation des infrastructures. Malgré tout, le gouvernement a régulièrement rappelé que les opérateurs devaient impérativement investir dans leur réseau et ne pas se comporter en passager clandestin du marché mobile.
L'Arcep, régulateur des télécommunications, dispose désormais de pouvoirs de sanction qui peuvent servir à contraindre les opérateurs à procéder aux investissements nécessaires au développement de leur réseau et qui font partie des critères de l'attribution de leur licence d'exploitation des fréquences mobiles.
Selon le Journal du Dimanche, le régulateur s'intéresserait de près au cas de Numericable-SFR et pourrait le rappeler à l'ordre sous peu. Par ailleurs, l'Arcep va publier des recommandations liées à l'utilisation de l'itinérance entre opérateurs.
Si l'enchère de la bande 700 MHz a rassuré sur la volonté d'investissement de Free Mobile, qui a récupéré à cette occasion deux blocs de 5 MHz, c'est SFR qui pourrait désormais faire l'objet de mesures d'encadrement.
L'Arcep pourrait ainsi le forcer à déployer des antennes 4G selon un calendrier contraint, avec des "critères de couverture de population et de zones pour l'itinérance", relève le JDD.