Maintenant que la problématique du retour du marché mobile français à trois opérateurs n'est plus un sujet qui fâche, le rapprochement entre acteurs du marché est amorcé tout en conservant encore quatre opérateurs principaux.
Si le gouvernement a clairement donné des signes en faveur d'un retour à trois opérateurs, qu'en est-il des régulateurs qui avaient pris les dispositions depuis 2008 pour faire entrer un quatrième opérateur il y a seulement deux ans ?
Pour Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, cette tendance à la concentration n'est pas un revers mais une évolution "possible" du marché. Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale, il a indiqué qu'il y avait une "possibilité de réorganiser le secteur vers plus de concentration".
Et cette évolution répond à un cycle : "de même qu'il était utile en 2008-2009 de faire entrer un quatrième acteur pour réanimer un marché congelé, stérilisé et inerte sur le mobile, de même aujourd'hui on peut parfaitement envisager que le marché se reconcentre raisonnablement".
Il souligne que les rapprochements ont déjà commencé avec la fusion programmée entre SFR et Numericable qui, même si elle maintient à court terme un marché à quatre acteurs, incite les autres acteurs à envisager à leur tour une fusion.
Dans le même temps, il rappelle qu'il faut respecter le choix de Bouygues Telecom de continuer à exister seul sur le marché par l'intermédiaire de son plan de transformation.
Une concentration du marché entraînera-t-elle une hausse des prix, comme ce fut le cas dans d'autres pays européens ? Jean-Ludovic fait valoir que si les prix du secteur ont effectivement beaucoup baissé en 2012 et début 2013, la tendance est à la stabilisation depuis le second semestre 2013. Il suggère que ce plateau devrait se maintenir dans le temps.