C'est une opération d'envergure européenne qui s'est déroulée entre le 27 et le 30 octobre. Neuf personnes, soupçonnées de blanchiment d'argent issu d'escroqueries aux faux investissements dans les cryptomonnaies, ont été interpellées simultanément à leurs domiciles à Chypre, en Espagne et en Allemagne.
Ce coup de filet est le résultat d'une enquête initiée en France dès 2023, suite à de nombreuses plaintes de victimes. L'action a été menée conjointement par la JUNALCO (Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée) et les autorités judiciaires de Belgique et de Chypre, avec le soutien d'Eurojust pour assurer la coordination entre les pays impliqués.
Quel était le mode opératoire de ce réseau ?
Pour attirer des victimes, les membres du réseau créaient des dizaines de plateformes frauduleuses d’investissement en cryptoactifs qui empruntaient l'apparence de sites légitimes.
Avec la promesse de rendements très attractifs, les victimes étaient approchées via des publicités sponsorisées sur les réseaux sociaux, du démarchage par téléphone, de faux articles de presse, des témoignages truqués mettant en scène des célébrités ou des investisseurs à succès.
Une fois l'argent transféré en cryptomonnaies, les victimes ne pouvaient jamais récupérer leurs fonds. Le parquet de Paris évoque plusieurs centaines de victimes françaises et européennes.
À combien s'élève le préjudice ?
Selon les enquêteurs, les cryptoactifs issus des escroqueries étaient blanchis en utilisant la technologie blockchain et pour un montant avoisinant 600 millions d'euros.
Les perquisitions menées lors des arrestations ont permis de saisir 800 000 € sur des comptes bancaires, 415 000 € en cryptoactifs et 300 000 € en espèces. À cela s'ajoutent des montres de luxe pour une valeur de plus de 100 000 €. Plusieurs biens immobiliers sont en cours d'estimation.
Ce type d'affaire est loin d'être une première, y compris avec le démantèlement d'un réseau en Europe.