Un email à l'apparence très officielle atterrit dans votre boîte de réception dont l'en-tête mentionne la "Direction centrale de la gendarmerie" et la "Brigade de Protection des Mineurs". Le contenu, lui, fait froid dans le dos : vous seriez accusé de pédopornographie, d'exhibitionnisme ou d'autres crimes sexuels.

Surtout, ne paniquez pas : il s'agit d'une arnaque redoutable qui sévit actuellement et vise à vous piéger en jouant sur la peur.

Comment fonctionne cette arnaque sophistiquée ?

Le mode opératoire des cybercriminels est une véritable mise en scène. Pour rendre le piège crédible, l'email est bardé de détails : logos officiels, citation d'articles de loi, et même l'usurpation des noms de véritables hauts gradés de la gendarmerie ou de magistrats. Les accusations, extrêmement graves, sont conçues pour provoquer un choc psychologique.



On vous somme alors de répondre très rapidement pour "faire entendre votre voix" et vous justifier, sous peine de voir un mandat d'arrêt émis contre vous. C'est une technique d'ingénierie sociale classique : créer l'urgence et la panique pour vous empêcher de réfléchir et vous pousser à l'erreur.

Quel est le véritable objectif des escrocs ?

Le but est simple : vous déstabiliser pour vous voler. En vous demandant de répondre par mail, les fraudeurs cherchent à obtenir vos données personnelles. Dans la panique, une victime pourrait envoyer une copie de sa carte d'identité ou de son passeport, des informations en or pour une usurpation d'identité en bonne et due forme.



Parfois, la demande évolue vers une sollicitation financière pour "régler l'affaire". L'adresse de l'expéditeur est souvent un indice, utilisant des noms de domaine qui tentent d'imiter les adresses officielles, comme "gouv.info@service-contact.fr", mais qui n'ont rien à voir avec les vrais canaux gouvernementaux.

Comment réagir et se protéger efficacement ?

Face à ce type de phishing, le premier réflexe est le plus simple : ne faites rien et supprimez le mail. Il faut enregistrer  une règle d'or stricte : aucune institution comme la police ou la gendarmerie ne vous notifiera jamais de poursuites judiciaires par un simple email. Les convocations officielles se font par courrier recommandé ou sont remises en main propre.

Voici les bons gestes à adopter :

  • Ne répondez jamais au mail.
  • Ne cliquez sur aucun lien ou pièce jointe.
  • N'envoyez jamais d'argent ou de copies de vos documents d'identité.
  • Signalez le mail sur la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr ou via le 33700.

Enfin, bloquez l'expéditeur pour ne plus être importuné.

Foire Aux Questions (FAQ)

Que faire si j'ai déjà envoyé mes informations ?

Si vous avez communiqué des informations personnelles, déposez plainte au plus vite dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie. Si vous avez transmis des coordonnées bancaires, contactez immédiatement votre banque pour faire opposition et surveillez de très près vos comptes.

Pourquoi ai-je reçu ce mail ?

Les escrocs récupèrent des adresses email de multiples façons : via des fuites de données sur des sites que vous avez utilisés, en achetant des listes illégales sur le dark web, ou simplement via des logiciels qui les collectent sur des sites publics. Le fait de recevoir ce mail ne signifie pas que vous avez été spécifiquement ciblé.

Les adresses officielles de la gendarmerie peuvent-elles être piratées ?

C'est très improbable. Les fraudeurs créent des adresses qui ressemblent aux vraies pour tromper votre vigilance. Une véritable adresse email d'une administration française se terminera quasi systématiquement par ".gouv.fr". Toute autre terminaison doit immédiatement vous alerter.