L'idée partait d'une bonne intention, en ces temps d'état d'urgence prolongé de trimestre en trimestre : fournir une application qui alerterait les citoyens en cas d'attaque terroriste ou de situation exceptionnelle, permettant de définir un périmètre de sécurité pour soi et ses proches, de manière à se mettre à l'abri au plus vite.

SAIP application attentat L'application mobile SAIP (Système d'Alerte et d'information des populations) a donc été lancé au début de l'été 2016...mais a très vite révélé ses limites dans le cas des événements du 14 juillet 2016 à Nice, n'informant les citoyens d'un danger que plusieurs heures après l'attentat terroriste.

Par la suite, d'autres incidents ont parfois laissé l'application de marbre, faute de transmission par les pouvoirs publics des informations déclenchant une alerte. Ces dysfonctionnements sont pointés du doigt dans un rapport parlementaire et blâment une application "conçue dans l'urgence" dont le fonctionnement doit être repensé.

Le rapport note également que les pouvoirs publics ne l'utilisent pas spontanément, préférant parfois passer directement par les réseaux sociaux afin de toucher plus de monde. Pour ce type d'application d'alerte aussi, une masse critique d'utilisateurs est nécessaire pour assurer son efficacité.

S'il n'est pas encore question d'abandonner l'application SAIP, le rapport suggère d'étudier plus sérieusement des alternatives, et notamment celle des SMS d'alerte, soit par diffusion massive, mais qui implique des investissements et des coûts qui ont déjà rebuté le gouvernement par le passé, soit par des SMS géolocalisés avertissant uniquement les utilisateurs dans la zone de danger.

Cette seconde solution apparaît pour Jean-Pierre Vogel, auteur du rapport, comme "rapide et facile à mettre en oeuvre", même si la saturation des réseaux mobiles, fréquente dans les zones d'attentat, peut en réduire l'efficacité, tandis que le SMS d'alerte ne se distinguera pas de ceux reçus habituellement par les utilisateurs, au risque d'être ignoré.

Une autre possibilité, note le journal La Tribune, serait de créer une API permettant de diffuser rapidement les messages d'alerte sur les principaux réseaux sociaux et les acteurs susceptibles de relayer le message.

Source : La Tribune