Lors de traitements médicaux spécifiques, la prise d'un médicament à une heure très précise peut poser problème aux patients qui oublieraient ou retarderaient l'ingestion du traitement. Oubli, retard, impossibilité d'accéder au médicament à l'heure voulue, les raisons peuvent être nombreuses, mais pourraient s'envoler prochainement grâce au développement de deux produits : une pilule intelligente, et une batterie ingérable.
L'institut biomédical Carnegie Mellon travaille ainsi à la réalisation d'une pilule qui contiendrait plusieurs doses d'une molécule et qui serait capable de programmer la diffusion des doses en fonction d'heures précises. Avec ce type de produit, un traitement total pourrait être programmé pour une seule prise. À terme, le patient pourrait ainsi n'avaler qu'une seule capsule intelligente, renfermant plusieurs médicaments et dont les traitements seraient étalés sur des plages plus ou moins longues et à des intervalles différents.
Se pose alors la question de l'alimentation de cette capsule intelligente. Christopher Bettinger, Ingénieur à l'institut indique qu'il serait possible de fabriquer des batteries flexibles biodégradables ingérables par l'homme. Une batterie dont l'anode serait réalisée avec de la mélanine de seiche. La seiche est en effet capable de produire jusqu'à 10 microampères d'électricité pendant 5 à 24 heures.
Les scientifiques indiquent que l'ingestion de cette batterie ne poserait aucun risque pour l'homme et qu'elle pourrait être programmée pour se dissoudre dans l'estomac du patient une fois sa mission terminée.
Mais l'utilisation de cette batterie pourrait intéresser d'autres secteurs que les traitements médicaux. On pourrait ainsi envisager l'ingestion d'une micro caméra et de sa batterie associée pour réaliser des analyses complètes du tube digestif d'un patient en évitant les opérations invasives. Une telle association pourrait également permettre plus d'autonomie aux personnes équipées de pacemakers, ou d'implants visant à traiter la maladie d'Alzheimer. Actuellement, la seule façon de changer les batteries de ces sondes passe par la chirurgie, demain, on pourrait ainsi envisager la simple ingestion d'une pilule.