La technologie sans fil WiMAX devait résoudre les problèmes de liaison finale aux réseaux haut débit dans les zones où l'ADSL et plus encore la fibre sont difficiles à mettre en place et représenter une solution de connexion nomade ( à partir d'ordinateurs portables mais pas de téléphones mobiles ).
En mettant en demeure la plupart des acteurs de respecter les engagements associés à l'utilisation de la bande 3,4 - 3,6 GHz, l' Arcep tente de redynamiser un secteur qui pourtant n'est pas loin d'être sinistré. Car le WiMAX avait une fenêtre étroite de lancement en 2008, en attendant l'arrivée de la technologie cousine LTE.
Et maintenant que cette dernière a commencé à se répandre chez les opérateurs mobiles, les atouts du WiMAX sont en train de fondre comme neige au soleil. En ne pouvant se placer dans un premier temps que dans le champ des communications fixes et nomades, les acteurs se sont trouvés pris dans un piège technique : soit proposer les premiers équipements WiMAX qui permettent que des liaisons fixes, soit attendre les prochaines évolutions permettant l'accès nomade puis éventuellement mobile, lorsque la régulation le permettra.
Ces équipements s'étant fait attendre, les opérateurs WiMAX n'ont eu le choix qu'entre monter un réseau qui risquait d'être rapidement obsolète, soit attendre l'arrivée des équipements de génération suivante, au risque de ne pas pouvoir tenir leurs engagements.
Du WiMAX vers LTE sur la bande 3,5 GHz
Et c'est ce qui se passe actuellement pour nombre des acteurs. Le problème est qu'à force d'attendre, la technologie LTE approche de sa phase de commercialisation en France ( utilisable dans les trois modalités fixe, nomade et mobile ), ce qui va limiter un peu plus les débouchés et les possibilités de croissance du WiMAX.
Et c'est peut-être de ce côté que peut se débloquer la situation, si l' Arcep ne met pas trop la pression sur le déploiement WiMAX. Les ressources spectrales étant rares et chères ( déjà près d'un milliard d'euros concédés par les opérateurs pour exploiter les fréquences 4G de la bande 2,6 GHz, sans doute plus encore en décembre pour la bande 800 MHz ), il pourrait éventuellement être possible d'utiliser la bande 3,4 - 3,6 GHz en appoint pour LTE.
Selon le journal Les Echos, c'est ce qu'espère obtenir le groupe Bolloré qui, par sa filiale Bolloré Telecom, détient l'équivalent d'une licence nationale par l'assemblage de licences régionales. Il pourrait alors proposer son réseau comme complément de celui des opérateurs mobiles.
Mais il faudra avant ça convaincre les équipementiers et fabricants de terminaux de fournir des infrastructures compatibles. Un pari difficile mais pas impossible quand on constate que nombre de fournisseurs WiMAX développent aussi une expertise LTE, à l'image de l'israélien Alvarion.
Rappelons que le fondeur Intel, pilier du WiMAX mais sentant le vent tourner en faveur de LTE, a souvent appelé à un rapprochement entre les deux technologies, selon un modèle de complémentarité. Une vue partagée par Clearwire, opérateur d'un réseau WiMAX national aux Etats-Unis, qui a récemment annoncé son intention de se tourner aussi vers LTE, et surtout LTE-Advanced, son évolution à très haut débit.
Publié le
par Christian D.
Mis en demeure par l'Arcep de respecter le calendrier de déploiement du WiMAX dans le cadre de la boucle locale radio, Bolloré Telecom verrait bien une réexploitation de la bande 3,4 - 3,6 GHz pour LTE.
Source :
Les Echos
Journaliste GNT spécialisé en mobilité / Ante-Geek des profondeurs du Web et d'ailleurs
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