Si Bouygues se veut ainsi un peu plus souple avec Vivendi pour amener ce dernier à engager des négociations pour le rachat de SFR, l'opérateur en profite également pour tacler Numéricâble en tentant de bloquer tout rachat possible.
À la veille de la fin du délai de négociation exclusive, Bouygues invoque ainsi un obstacle règlementaire au rachat de SFR par le câblo Opérateur. Selon l'opérateur, le rachat de SFR entre dans le cadre de la règlementation sur les secteurs stratégiques, ce qui permet au gouvernement de s'opposer au rachat d'une entreprise si elle n'a pas reçu un blanc-seing du ministère de l'Économie.
L'État serait ainsi donc en mesure de s'opposer à un changement du contrôle du capital de certaines entreprises, qui doivent ainsi s'assurer d'une autorisation préalable émanant de Bercy avant d'envisager toute signature.
Bouygues ressort ici une règlementation datant de 2006, à l'époque, c'est Pepsi qui lançait une fausse OPA sur Danone. L'état avec alors renforcé sa règlementation pour protéger les sociétés françaises du rachat des sociétés étrangères quand les entreprises locales exercent des activités lui permettant d'être " dépositaires de secrets de défense nationale."
Dans le cadre de SFR, la règlementation pourrait s'appliquer puisqu'il s'agit d'un opérateur téléphonique qui entretient une relation avec l'état et l'autorité dans le cadre de l'interception téléphonique de sécurité. Et puisque Numéricâble est une société étrangère, la situation pourrait amener l'État à imposer une validation préalable du rachat.
Alors que Vivendi avait évoqué la simplicité du rachat de SFR par Numéricâble compte tenu d'éventuels blocages de la transaction avec Bouygues par l'ARCEP ou l'Autorité de la concurrence, il semblerait que les risques de blocage soient ainsi reversés et bien plus élevés dans le cadre d'un rachat par Numéricâble désormais.