C'est un des chevaux de bataille dans les négociations de rachat de SFR, le maintien des emplois du maximum de salariés. Et sur cette question, Numericable a un train d'avance sur Bouygues puisque le câblo opérateur avait annoncé le maintien de l'ensemble des postes dans le cadre d'un rachat éventuel.
Une précision qui fait toutefois l'objet d'une étroite surveillance de l'intersyndicale UNSA, CFDT, CGT et CFE-CGC de l'opérateur SFR qui souhaitent un engagement concret de maintien des emplois sur une durée d'au moins 4 ans.
Le cabinet Sextant vient cependant semer un peu plus le trouble dans les négociations, puisqu'il affirme désormais que si SFR venait à être rachetée par Bouygues, ce seraient entre 1600 et 3000 postes qui disparaitraient chez l'opérateur absorbé.
Dans un rapport récupéré par La Tribune, mandaté par le comité d'entreprise de SFR, il est indiqué que si c'est bien l'alliance Bouygues -SFR qui permettrait de dégager "le plus de synergies", elle est aussi celle qui aura le plus d'incidence sur l'emploi de toute la filière des télécoms.
Actuellement, SFR concentre 8500 postes, contre seulement 7500 pour Bouygues en dehors du réseau de boutiques. Sextant relate " une structure d'emploi relativement similaire, avec une part de cadres assez proche." Néanmoins, les implantations géographiques, là encore similaires présenteraient des " doublons évidents" sur environ 1500 postes. La volonté affichée de réduire de 10 % les dépenses opérationnelles dans le cadre de la fusion amènerait ainsi une réduction située entre 10 et 20 % des effectifs, soit de 1600 à 3000 postes.
Tout cela en ne tenant pas compte des effectifs des boutiques, dont une partie pourrait ainsi fermer, alourdissant le bilan du licenciement.
D'après Sextant, ce sont " les équipes marketing mobile, réseaux et supports " qui seront " certainement les plus touchées dans les deux structures, ainsi que les réseaux de distribution physiques."
Reste à savoir si ces données seront prises en compte par Vivendi dans les négociations. Des négociations au point mort depuis la nouvelle offre de Bouygues qui a su rassembler les actionnaires du groupe à sa cause en promettant une enveloppe en cash plus importante, associée à une clause de non-exécution très intéressante également.