Depuis l'arrivée de Free Mobile en 2012, Martin Bouygues a toujours tempêté contre l'accord d'itinérance signé entre le dernier entrant et le groupe Orange, ce qui a permis au quatrième opérateur de prendre très rapidement des parts de marché significatives et tirer les prix des forfaits mobiles vers le bas.
Bouygues Telecom, en tant que plus petit acteur par rapport à Orange ou SFR, a dû se réorganiser en profondeur pour survivre mais a toujours considéré l'accord d'itinérance comme une trahison. Le journal Les Echos rapporte que Bouygues Telecom a adressé un courrier au Premier ministre Manuel Valls dans lequel il chiffre le montant de son préjudice à 2,285 milliards d'euros et en demande l'indemnisation.
C'est le montant estimé pour le préjudice causé par l'arrivée de Free Mobile et l'exploitation du contrat d'itinérance 2G / 3G avec Orange et dont il rend responsable l'Arcep, régulateur des télécommunications, pour avoir laissé faire. Le Conseil d'Etat est d'ailleurs arrivé à la même conclusion en indiquant que l'Arcep avait bien les moyens de contrôler les condtions de l'accord d'itinérance signé entre les deux opérateurs.
"En s'abstenant illégalement d'encadrer cette itinérance nationale, [...] l'Arcep a permis le développement d'une situation concurrentielle gravement déséquilibrée au profit de Free Mobile et au détriment, principalement, de Bouygues Telecom", indique Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom dans le courrier.
Il reprend l'argumentaire déjà développé selon lequel Free Mobile n'aurait pas pu proposer des tarifs aussi bas avec un "encadrement normal de l'itinérance" et les revenus de Bouygues Telecom auraient été plus élevés sur la période.
Dans le montant du préjudice, l'opérateur compte également les conséquences des plans sociaux lancés après l'arrivée de Free Mobile, mais aussi l'atteinte à l'image de marque.