
Pour parvenir à l'accomplissement de son dessein, la BSA n'hésite pas à employer des moyens d'une moralité douteuse dont la délation fait partie.
Une prime qui augmente à vue
d'oeil
20 000 livres sterling soit à
peu près 29 000 euros, telle est la somme que versera
désormais la BSA, à toute personne qui
dénoncera en Angleterre, une société qui
utilise illégalement des logiciels. La création de
cette véritable " hotline de la délation " remonte déjà
à plusieurs années et la récompense promise n'a
eu de cesse d'augmenter au fil du temps. Initialement fixée à
5 000 livres, elle était passée à 10 000 livres
et ce pendant près de 6 ans avant de connaître sa
dernière inflation en date qui l'a faite doubler ( l'offre
promotionnelle est cependant limitée jusqu'à
fin juin ).
Efficacité éprouvée
'
Grâce à son service de
dénonciation, la BSA a ouvert 420 investigations l'année
dernière avec comme noyau dur de délateurs, nombre
d'acteurs du domaine des technologies de l' information ( IT ).
Pour Siobhan Carroll, directeur régional de la BSA pour l' Europe du Nord : " Avec les outils logiciels d'audit et les campagnes de prévention des associations, plus personne n'a d'excuse pour l'utilisation de logiciels pirates " (...) " Nous doublons la récompense afin de faire des licences logicielles une priorité pour les directeurs ".
Pour autant, louer cette méthode reste difficile voire dérangeant lorsque Carroll afirme ( étude à l'appui ) que les plus enclin à dénoncer sont ceux qui se sentent inconsidérés par leur direction ou en conflit avec elle. Dès lors, ce genre d'incitation laisse présupposer de dérives potentielles.
Et la France dans tout ça
Cette pratique a cependant bien peu de
chance de traverser un jour la Manche pour arriver jusqu'à nos
contrées. Si la délation est une " activité " plus
ou moins bien ancrée dans les esprits anglo-saxons, elle passe
très mal dans notre douce France ( l' Histoire a laissé
des traces indélébiles ). Néanmoins, s'il est
vrai qu'explicitement un tel procédé n'est pas mis en
place dans l'hexagone ( pas de récompense prévue ) et
que la BSA préfère axer, chez nous, son action sur la pédagogie,
il n'en demeure pas moins que la hotline française de la BSA
enregistre des dénonciations non rétribuées, certes, assez peu ( moins de 10 %
des appels) mais tout de même.
En outre, le principe " prime à l'information " touche d'autres pays européens notamment, comme la toute proche Espagne par exemple.
Nul doute que l'image de la BSA ne sortira de tout ça qu'encore plus écornée.