Le succès des smartphones est intimement lié à celui des applications mobiles, désormais très largement disponibles sur les principales plates-formes du marché et qui contribuent à élargir les possibilités des appareils mobiles tout autant qu'à retenir les utilisateurs au sein d'un écosystème.

Encore faut-il trouver le bon équilibre entre offre, prix, visibilité, qualité des applications et d'autres critères, constituant une alchimie subtile. Le cabinet d'études Canalys a étudié la question frontalement en s'intéressant à la question du prix des applications.

Considérant le Top 100 des applications payantes, il note que la somme des applications Android y est de 374 dollars, soit 3,74 dollars par application, quand celle pour les applications iPhone est de 147 dollars, soit 1,47 dollar en moyenne par application.

Pour ce qui est des Top 10 et 20 de l'Android Market et de l'App Store, qui concentrent les plus gros volumes de téléchargements, et ce de façon exponentielle par rapport à la "longue traîne" du reste du catalogue ( et qui explique quelques filouteries observées pour tenter de faire arriver les applications mobiles dans ces tops ), les prix moyens sont de 3,47 dollars et 4,09 dollars pour l'Android Market, et de 0,99 dollar et 1,04 dollar pour l'App Store, une tendance qui se retrouve sur d'autres marchés que l'App Store US.

82% du Top 100 de l'App comprend des applications à 0,99 dollar, contre seulement 22% pour l'Android Market. Les analystes y voient l'une des raisons faisant que les consommateurs sont plus enclins à payer des applications iOS qu'Android actuellement, notamment au niveau des nouveaux consommateurs arrivant dans l'écosystème.


Une efficacité de l'App Store à décliner sur l'Android Market
De faibles prix incitent plus facilement à un premier achat d'applications qui pourra être renouvelé ensuite en fonction du degré de satisfaction. Or, cette répétition de l'acte d'achat a plus de chances de se produire si le prix était faible, même dans le cas d'une expérience mitigée.

Il y a tout un jeu d'équilibre à réussir entre grands volumes de téléchargements et valeur par application qui aurait tendance pour Canalys à jouer en faveur d'iOS. Les analystes notent cependant la grande variabilité des Tops payants en fonction des pays.

Une application qui se vend bien dans un pays et sur une plate-forme ne réussit pas forcément aussi bien ailleurs. Cette variabilité est complexe à gérer pour les développeurs et rend difficile l'application de schémas préétablis. On est ici plutôt dans une logique d'adaptation marché par marché, possible pour les grands éditeurs mais qui constitue un vrai casse-tête pour les petits développeurs.

Cela conduit aussi à des déséquilibres, avec des applications pouvant coûter trois ou quatre fois plus cher d'un portail à l'autre, et généralement en défaveur de l'Android Market. Par ailleurs, Apple a pris de l'avance sur la fonctionnalité d'achat in-app à l'intérieur des applications, qui permet de baisser le prix d'achat de l'application mais de continuer à générer des revenus en incitant les consommateurs à acquérir biens virtuels et services supplémentaires.

Il y a sans doute des progrès à faire de ce côté-là sur l'Android Market, ce qui aurait aussi pour effet bénéfique de réduire le prix d'achat des applications payantes. Il reste que pendant qu' Apple approche des 25 milliards de téléchargements sur son portail, Google voit le nombre de téléchargements quotidiens sur l'Android Market s'accroître sensiblement mois après mois.