Et si une prise de sang pouvait prédire un cancer ? Des années avant les premiers symptômes. Ce rêve de science-fiction devient une piste très sérieuse. Des chercheurs de l'université Johns Hopkins le prouvent. Leur découverte ? Des traces de la maladie dans le sang, jusqu'à trois ans avant le diagnostic. Une véritable révolution en marche.

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La "biopsie liquide", une fenêtre sur le futur

Comment est-ce possible ? Le nom de cette technologie est la "biopsie liquide". Son principe est simple. Les tumeurs, même minuscules, relâchent des fragments de leur ADN dans le sang. La biopsie liquide les traque. Les chercheurs ont donc analysé d'anciens échantillons. Leur découverte est spectaculaire : les marqueurs génétiques de la maladie étaient déjà présents, là, silencieux, bien des années avant que le cancer lui-même ne donne de premiers signes de sa présence.

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Détecter plus tôt pour soigner mieux

L'intérêt est évidemment immense. Trois ans plus tôt, cela donne du temps pour intervenir. C'est ce qu'explique Yuxuan Wang, l'un des auteurs de l'étude. Un cancer détecté si tôt augmente considérablement les chances de guérison. Cela ouvre la porte à des traitements plus simples. Moins agressifs. Cette approche pourrait tout changer. Les bilans de santé annuels. Le suivi des patients à risque. Tout.
Par ailleurs, le test pourrait s'intégrer dans le cadre de bilans réguliers réalisés lors de prises de sang plus anodines et ne visant pas spécifiquement le dépistage de forme de cancer, il serait ainsi possible de toucher plus facilement une plus grande partie de la population.

Une technologie prometteuse, mais qui appelle à la prudence

Cette technologie a d'autres applications, comme la surveillance des récidives. Les résultats sont là aussi très prometteurs. Mais les scientifiques appellent au calme. Le chemin est encore long. La précision des tests doit être améliorée notamment afin de limiter les faux positifs. Et l'anxiété inutile qui va avec. Surtout, une question demeure : cette détection précoce sauve-t-elle vraiment plus de vies ? La promesse est immense, mais la validation clinique reste indispensable avant une application à large échelle.