L’Agence européenne de défense (AED) en partenariat avec l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) vient de lancer en Europe son projet pour le développement de canons électromagnétiques. Tout droit sorti de la science-fiction, ce concept est bien réel aujourd’hui. Le projet est d’ailleurs baptisé « PILUM » et nécessite la participation de 5 pays européens.
En théorie, les canons électromagnétiques sont des armes qui utilisent une très puissante énergie électrique de manière à décupler la puissance de propulsion de leurs projectiles. En comparaison aux armes classiques, qui utilisent l’explosion de la poudre à canon, le canon électromagnétique pourrait tirer sans problèmes à des dizaines de kilomètres et percer la plupart des blindages tout en enlevant le recul de l’arme lors du tir. En Europe, l’ISL est le premier institut de recherche dans le domaine des canons électromagnétiques, et il a réussi à former une unité entre partenaires européens que sont la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et la Pologne sous l’appel de PILUM (Projectiles for Increased Long-range effects Using Electro-Magnetic railgun). Le projet, annoncé en avril dernier par l’Agence européenne de défense, a réussi à obtenir le label EDA-PADR (Preparatory Action on Defence Research).
Le projet EDA-PADR PILUM devrait durer deux ans, durée pendant laquelle des chercheurs étudieront la faisabilité d’un canon électromagnétique pouvant atteindre les 200 km de portée pour des applications militaires. Le développement d’un tel canon est en vue d’une éventuelle intégration dans les navires de guerre et autres plates-formes militaires qui seront également à l’étude. Le projet dispose de 8 ans pour effectuer ses recherches et proposer un prototype de test.
L’ISL n’est pas le seul dans la course au développement d’armes électromagnétiques. En effet, de nombreux autres pays travaillent au développement de cette technologie militaire. C’est le cas des États-Unis, de la Chine, de la Russie, du Japon (ATLA), du Royaume-Uni (DRA) et de l’Inde (DRDO). Bien qu’aucune mise en service de l’armement n’a été enregistrée, des rumeurs circulent sur le fait que la Chine ait déjà effectué des essais d’un prototype en mer.