L'entreprise française Carmat constitue un exemple d'excellence des medtech françaises. En ayant conçu un coeur artificiel total Aeson, fruit de dizaines d'années de travaux de recherche, elle constitue une alternative aux transplantations dont l'un des problèmes reste la disponibilité de greffons humains.

Spécialité française reconnue, la technique de transplantation de coeur artificiel a commencé à s'étendre à l'international, notamment aux Etats-Unis. Si l'entreprise a réussi dès 2013 une première opération d'implantation de son coeur artificiel chez un patient qui a survécu plus longtemps que la période prévue, les essais cliniques ont pris du temps et ont parfois été mis en pause, notamment après le décès d'un patient en 2016.

Carmat coeur artificiel

Carmat revendique plus de 120 patients traités avec son coeur artificiel Aeson et des collaborations internationales avec plus de 60 hôpitaux et du personnel formé à ce type de transplantation.

Appel aux dons, derniers recours

Toutefois, l'entreprise française emblématique rencontre un problème de taille : elle arrive à court de liquidités et risque la cessation de paiement dès la fin du mois de juin.

Elle vient donc de lancer un appel aux dons ouvert à tous visant à collecter 35 millions d'euros sur 12 mois, dont 3,5 millions d'euros doivent impérativement être mis à disposition avant la fin du mois.

Carmat explique qu'elle en est venue à ce recours du fait de "la conjoncture actuelle et de l'extrême difficulté à lever des fonds sur les marchés financiers" et reconnaît que "dans un environnement très dégradé et malgré tous nos efforts, nous ne sommes pas parvenus à obtenir ces financements".

Une technologie de pointe mais...

L'entreprise rappelle que "le coeur CARMAT est devenu le dispositif médical le plus avancé au monde pour répondre au défi majeur de l'insuffisance cardiaque avancée" et qu'il peut constituer un espoir pour des milliers de patients faute de disposer de suffisamment de greffons humains.

coeur artificiel Carmat

L'appel aux dons est ici une voie de dernier recours faisant appel à la générosité du public. Il ne donne aucun droit de regard ou de contrôle sur l'enteprise et ne vise qu'à apporter un soutien financier dans une mauvaise passe.

La mise en valeur de cette opération réveillera-t-elle des investisseurs ? Carmat espère sans doute attirer l'attention de financiers pour se remettre en selle. Mais le temps est désormais compté.