Le changement climatique conduit à un fort recul des grands glaciers dans le monde entier mais les effets se font aussi ressentir jusqu'en Antarctique. Le sixième continent n'est pas épargné et est sous surveillance étroite des scientifiques.
Une étude parue dans Nature Geoscience souligne l'intensité de la problématique de la fonte des glaces en avertissant que l'Antarctique serait proche de son point de bascule, une phase au-delà de laquelle le système ne parvient plus à s'équilibrer.
Un nouveau point de bascule bientôt dépassé ?
La Terre aurait déjà dépassé plusieurs points de bascule ou limites climatiques mais l'Antarctique est particulièrement surveillée pour les conséquences que pourrait avoir la fonte massive de ses glaces.
Or, l'étude relève que l'Antarctique se dirige vers une fonte incontrôlée de ses calottes glaciaires provoquée par l'eau plus chaude des océans s'infiltrant entre la glace et la terre, jusqu'à se rapprocher de ce point de rupture où les calottes ne pourront plus se reconstituer.
L'eau de mer tend à s'infiltrer de plus en plus loin à la faveur de la hausse moyenne de sa température (elle est largement au-dessus de la moyenne depuis 2022) et fait fondre la glace de plus en plus rapidement.
Un risque de fonte sous-estimé
Le risque est que la fonte massive des calottes glaciaires ne provoque une élévation du niveau de la mer plus rapide que prévu, avec de graves conséquences pour les populations côtières grossissant le flux des migrants climatiques.
Le point de bascule pourrait arriver plus vite que ce que prévoient les modélisations utilisées par le GIEC (groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat). En fondant par le dessus (avec la hausse des températures atmosphériques) mais aussi par la base (avec l'eau de mer plus chaude), la rapidité de la fonte des calottes glaciaires serait donc sous-estimée.
Les scientifiques appellent logiquement à une action climatique urgente pour éviter le franchissement de ce nouveau point de bascule dont les conséquences de long terme restent mal cernées.