Avec le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et le Japon, les États-Unis pointent (encore) publiquement du doigt le chiffrement de bout en bout. Rien de guère surprenant dans la mesure où les USA font partie des Five Eyes - une alliance dans le renseignement - avec les quatre premiers pays précédemment cités.
Dans une lettre ouverte notamment signée par le département de la Justice des États-Unis, l'intérêt du chiffrement de bout en bout en matière de protection des données personnelles, pour la cybersécurité ou encore la liberté d'expression est reconnu, mais il est mis en balance avec la sécurité publique.
" Des implémentations particulières de la technologie de chiffrement posent des défis importants à la sécurité publique. […] Nous demandons instamment à l'industrie de répondre à nos graves préoccupations lorsque le chiffrement est appliqué d'une manière qui empêche tout accès légal au contenu. "
Quand une autorisation légale a été obtenue, les sept pays estiment que les forces de l'ordre doivent par exemple pouvoir accéder au contenu dans un format lisible et utilisable. Une mesure de contournement au chiffrement de bout et bout qui serait en somme une backdoor. Certaines applications de messagerie sont particulièrement visées.
La problématique est connue. Prendre le risque de permettre des mesures de contournement ou d'affaiblir du chiffrement de bout en bout, c'est aussi prendre le risque d'une exploitation par des individus malintentionnés.
" Nous nous efforçons de travailler avec l'industrie pour collaborer sur des solutions mutuellement acceptables. " Avec le chiffrement de bout en bout, les pays signataires parlent des difficultés pour lutter contre l'exploitation sexuelle des enfants, le terrorisme ou encore les crimes violents.