Pour la seconde fois, le très discret véhicule spatial réutilisable chinois est revenu sur Terre après un périple en orbite de 276 jours sur lequel la Chine reste toujours aussi discrète.

En 2020, son envol n'avait duré que quatre jours, permettant sans doute de collecter un certain nombre de données de vol préliminaires, et l'engin n'avait finalement redécollé que le 4 août 2022 depuis le centre de Juiquan, dans le désert de Gobi.

Selon les médias d'Etat, la nouvelle mission qui s'est achevée ce 8 mai 2023 a été un succès complet et doit permettre de développerun véhicule spatial permettant un accès à l'espace facilité, moins coûteux et avec une visée pacifique, d'après ces mêmes sources.

Le lieu d'atterrissage n'a pas été dévoilé mais pourrait être la base militaire de Lop Nur, dans la région du Xinjiang.

Grande discrétion chinoise

Le fait qu'aucune photo du véhicule en question ne soit disponible et que les objectifs de sa longue mission spatiale n'ait pas été détaillés laissent évidemment des zones d'ombre sur les intentions réelles de ce programme.

La Space Force américaine a noté fin 2022 que le véhicule spatial avait relâché un petit objet qui a évolué un temps à très faible distance de l'engin. Evoluant vers 600 kilomètres d'altitude, différentes manoeuvres ont été observées, avec une accélération des ajustements orbitaux ces dernières semaines en prévision de son retour sur Terre.

L'espace, nouvelle frontière terrestre ?

Le véhicule spatial chinois est vu comme une partie d'un projet permettant de placer des charges utiles en orbite basse à moindre coût, avec un lanceur et un vaisseau capable de revenir sur Terre et d'être exploité pour d'autres missions.

x-37b-otv-6-retour-terre

Boeing X-37B

Il s'apparenterait au projet Boeing X-37B, à peine moins secret, qui est aussi un véhicule spatial permettant de libérer un petit satellite une fois en orbite puis de revenir sur Terre.

En ces temps de montée des tensions géopolitiques, l'espace devient une zone stratégique où tout le monde surveille tout le monde et pour lequel les observateurs voient non sans une certaine inquiétude l'essor de projets qui ne sont plus purement scientifiques, préparant une nouvelle frontière de plus en plus surveillée.

Source : SpaceNews.com