Après un début décembre 2022 frais, les températures sont fortement remontées sur les derniers jours du mois et la douceur est toujours d'actualité pour les premiers jours de janvier.

C'est une véritable "vague de chaleur hivernale" qui s'est déployée sur l'Europe et fait fondre rapidement la belle neige tombée sur les hauteurs trois semaines plus tôt, au grand désespoir des stations de ski.

L'année 2022 est décidément une date charnière dans les manifestations du dérèglement climatique après les épisodes de chaleur et de sécheresse intenses de l'été et désormais pour les records de températures élevées durant les fêtes de fin d'année.

Records de chaleur battus au 31 décembre

Au 31 décembre, Météo France relevait des températures moyennes de +8,4 degrés par rapport aux températures de référence, le plus haut écart de toute l'année, devant celui du 18 juin (+8,2 degrés).

La vague de chaleur a fait sauter plusieurs records de température dans différentes villes de France où l'on pouvait trouver près de 20 degrés dans le Grand Est et des températures proches de 25 degrés dans le Sud-Ouest.

Hiver

Un paysage hivernal en voie de disparition en Europe ?

En Europe également, plusieurs villes ont connu de nouveaux records de chaleur, témoignant d'une situation particulière au-dessus du Vieux Continent. Cette douceur n'est pas liée à un phénomène extraordinaire qui se serait abattu sur l'Europe mais la progression des températures reste la conséquence du réchauffement climatique, affirme le climatologue Christophe Cassou à Franceinfo.

Un phénomène normal mais amplifié

L'océan Atlantique a emmagasiné beaucoup de chaleur et l'air océanique diffusé sur le continent s'en trouve plus chaud tandis que l'absence de neige en montagne ne joue pas le rôle habituel de refroidisseur.

Le phénomène en soi n'est donc pas exceptionnel mais la hausse des températures moyennes va conduire à le voir se multiplier ces prochaines années pour produire des hivers très doux, même si certains hivers pourront toujours rester froids.

La bonne nouvelle est que cela permet des économies de chauffage, comme le montre le niveau bas de consommation d'électricité actuel, au point qu'EDF vient de stopper l'un des réacteurs nucléaires pour adapter la production d'énergie à la demande.

Des conséquences négatives mais silencieuses...pour le moment

En revanche, ces températures élevées ont des conséquences sur le réveil des végétaux normalement en sommeil durant l'hiver, notamment pour ceux dont la croissance est sensible à la température et non à la durée du jour.

Gare aux dégâts si des gelées tardives en avril et mai se manifestent. Les températures douces ne neutralisent pas non plus les parasites tandis que l'approvisionnement en eau risque de devenir un problème dès le début du printemps, faute de stockage sous forme de neige.

Plus généralement, ces températures trop douces fragilisent un peu un écosystème naturel déjà abîmé par l'activité humaine et la sécheresse qui ne trouve plus de phase de repos durant l'hiver.

Source : Franceinfo