La conférence COP21 de Paris fin 2015 a mis en place un cadre pour limiter le réchauffement climatique mondial à moins de 2 degrés, seuil au-delà duquel les événements climatiques majeurs vont se multiplier, avec de lourdes conséquences matérielles et humaines sur l'ensemble du globe terrestre.
L'effort est louable mais sans doute encore insuffisant pour éviter des difficultés de grande ampleur ces prochaines années, et le retrait, au moins temporaire, des USA du processus complique encore les projections.
Dans une étude publiée par le Lancet Planetary Health, les effets de ces atermoiements se feront sentir lourdement dès 2100 en Europe. Cette étude prospective relève notamment que la mortalité liée aux événements climatiques exceptionnels pourrait fortement augmenter en Europe d'ici la fin du siècle.
Selon la modélisation appliquée aux données des années passées, cette mortalité annuelle va passer de 3000 cas dans les années 1981 à 2010 à...152 000 cas entre 2071 et 2100 si les efforts pour endiguer le dérèglement climatique sont insuffisants.
Sur les différents types d'événenements climatiques majeurs les plus à craindre, c'est la canicule qui devrait être la plus mortelle. Les vagues de chaleur toujours plus éprouvantes et de durée étendue pourraient même causer 99% des décès anticipés sur la fin du siècle, avec un risque particulièrement marqué sur l'Europe du Sud (Espagne, Portugal, Italie...).
Loin derrière mais qui s'annoncent plus meurtrières qu'auparavant, les submersions côtières pourraient générer plusieurs centaines de décès annuels, contre moins d'une dizaine actuellement.
D'autres facteurs non climatiques sont également pris en compte dans l'étude, comme les conséquences de la densité démographique et de la migration des populations. Mais les événements climatiques exceptionnels pourraient impacter à eux seuls les deux tiers de la population européenne d'ici 2100.