Le département de la Justice des États-Unis (DOJ) a frappé un grand coup contre des opérations de financement illicites de la Corée du Nord. Cinq personnes ont plaidé coupable pour leur rôle dans des fraudes au travail à distance. Ces stratagèmes ont permis au régime de Pyongyang de contourner les sanctions internationales en générant des revenus substantiels.

En plus de ces poursuites pénales, le DOJ a engagé des actions civiles pour saisir plus de 15 millions de dollars en actifs numériques dérobés par des pirates informatiques affiliés à la Corée du Nord..

Comment fonctionnait ce réseau de fraude au travail à distance ?

Des facilitateurs, incluant quatre citoyens américains et un Ukrainien, fournissaient des identités volées, fausses, ou même les leurs. Le but était de permettre à des agents nord-coréens de se faire embaucher comme travailleurs informatiques à distance par des entreprises américaines, souvent sans que ces dernières ne se doutent de rien.

Pour parfaire l'illusion, les complices hébergeaient chez eux des ordinateurs portables fournis par les entreprises victimes, créant ainsi une fausse apparence de présence locale. Au total, plus de 136 sociétés ont été touchées, générant plus de 2,2 millions de dollars pour le régime nord-coréen.

Quels étaient les rôles des individus impliqués ?

Parmi les accusés, l'Ukrainien a plaidé coupable de complot de fraude électronique et d'usurpation d'identité aggravée. Il est accusé d'avoir vendu des identités américaines volées à des travailleurs étrangers.

Du côté des accusés américains, un individu a admis avoir fourni de prétendus travailleurs informatiques certifiés via sa société, tout en sachant qu'ils opéraient depuis l'étranger.

Trois autres Américains ont également plaidé coupable, dont un militaire en service actif au moment des faits. Leur rôle consistait à héberger du matériel et même à se présenter à des tests de dépistage de drogue à la place des travailleurs nord-coréens.

Quelle est l'autre facette de l'offensive judiciaire ?

L'action du DOJ ne se limite pas à la fraude à l'emploi. Le département a aussi lancé deux procédures de confiscation civile visant plus de 15 millions de dollars en cryptomonnaies.

Ces fonds proviennent de quatre piratages majeurs menés en 2023 par le groupe APT38, une unité liée à l'armée nord-coréenne. Ces cybercasses ont visé des plateformes d'échange en Estonie, au Panama et aux Seychelles, pour un butin total estimé à plus de 380 millions de dollars.

" Ces actions démontrent l'approche globale du département pour perturber les efforts de la Corée du Nord visant à financer son programme d'armement sur le dos des Américains ", a déclaré John A. Eisenberg, procureur général adjoint pour la sécurité nationale.