Poussé par Facebook, le projet de cryptomonnaie Libra a suscité bien des craintes de la part des régulateurs et une réaction épidermique de responsables politiques. Des inquiétudes en matière de blanchiment et d'une utilisation pour le financement d'actes malveillants, ou encore pour la protection des données.

Ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire avait brandi avec la Libra, une menace pour la souveraineté monétaire des États. Un point de vue partagé par d'autres de ses pairs en Europe.

Initialement, il était prévu que la Libra s'appuie sur une réserve avec un panier de devises (dollar, euro, livre sterling notamment) et d'actifs dans le but de préserver sa valeur et pour éviter la volatilité du bitcoin par exemple. " Il suffirait que les acteurs privés décident de modifier la part Euro du fonds de réserve pour que notre monnaie commune se déprécie ou s'apprécie brutalement ", avait pointé du doigt Bruno Le Maire.

Face aux critiques, le réseau Libra a été remanié pour comprendre plusieurs cryptomonnaies stables (ou stablecoins) à devise unique. Ainsi, la Libra en dollars US (LibraUSD), Libra en euros (LibraEUR), Libra en livres sterling (LibraGBP) ou en dollars de Singapour (LibraSGD).

D'abord pour la Libra en dollars

Selon un article du Financial Times, qui tient ses informations de trois personnes impliquées dans le projet, un lancement de la Libra pourrait se faire dès le mois de janvier 2021. Il devrait avoir lieu sous une forme limitée avec seulement un stablecoin adossé au dollar US (et 1 LibraUSD vaudra 1 dollar US).

Pour le déploiement de stablecoins Libra s'appuyant sur d'autres devises, ce serait pour plus tard, tout comme pour la " Libra composite. " Le quotidien économique et financier britannique souligne que pour le lacement en janvier, tout dépendra bien évidemment de l'aval de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers suisse. L'association Libra est basée en Suisse.

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C'est par l'intermédiaire de sa filiale Novi Financial que Facebook mettra en place un portefeuille numérique Novi (anciennement Calibra) pour la Libra, et donc manifestement d'abord pour la Libra en dollars. Les États-Unis et des pays en Amérique latine seraient concernés.

Pour Novi, son responsable David Marcus avait indiqué en mai dernier que l'objectif demeure " d'aider les gens du monde entier à accéder à des services financiers abordables ", et avec la promesse de pouvoir envoyer de l'argent aussi facilement que l'envoi d'un message. Novi pourra être utilisé comme application autonome, de même que dans Messenger et WhatsApp.