Peu de temps après le Big Bang, il y a environ 13,8 milliards d'années, l'Univers était principalement composé d'hydrogène et d'hélium, ainsi que d'une infime quantité d'autres éléments chimiques, notamment le strontium, le baryum et le fer.

C'est ainsi en examinant les traces de ces trois éléments dans les spectres d'étoiles collectés par les télescopes que les astronomes recherchent les premières étoiles de l'Univers. Ce sont donc les basses concentrations de certains éléments chimiques qui les différencient d'autres étoiles de la même région ou du même groupe.

Une équipe d'étudiants de premier cycle du MIT (Massachusetts Institute of Technology) a récemment identifié trois étoiles formées il y a 12 à 13 milliards d'années et se trouvant dans le halo de notre Voie lactée, à seulement 30 000 années-lumière de la Terre. Ces étoiles avaient été observées il y a une dizaine d'années par le télescope Magellan, mais leurs spectres n'avaient pas encore été étudiés dans cette perspective. 

Dans une publication des Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (MNRAS) datant du 14 mai, les chercheurs expliquent qu'en analysant les données de la mission Gaia, ils ont pu découvrir que ces étoiles présentaient un mouvement rétrograde, c'est-à-dire qu'elles tournent dans le sens inverse par rapport au reste de la Voie lactée, voire par rapport à son halo. 

Selon les astronomes, cela suggère que ces étoiles, parmi les plus anciennes de l'Univers, ne se sont pas formées directement dans notre Voie lactée, mais ont appartenu à des galaxies naines qui ont été capturées par la Voie lactée avant de continuer leur trajectoire, même après leur intégration dans notre Galaxie. Les chercheurs ont donc choisi de les désigner sous l'appellation de "Small Accreted Stellar System" (SASS), ou petit système stellaire accrété.

L'équipe a également identifié 65 autres étoiles présentant de faibles abondances de strontium et de baryum, et qui semblent également avoir un mouvement rétrograde, se déplaçant à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Cette découverte suggère que d'autres étoiles anciennes pourraient être identifiées dans notre Voie lactée en utilisant cette méthode.