Pour accélérer sa transformation profonde qui doit le conduire à abandonner ses activités grand public pour se tourner vers le secteur des services aux entreprises, moins soumis à de violentes fluctuations, le groupe Dell envisage de sortir des cotations et de redevenir une société privée.
Un projet a été présenté avec une proposition de rachat à 13,65 dollars l'action, soit un total d'environ 24,4 milliards de dollars, porté par le fonds Silver Lake Partners et par Michaell Dell lui-même, qui en conserverait un contrôle majoritaire.
Mais pour certains actionnaires, ce prix est largement inférieure aux potentialités du groupe, qui traverse comme d'autres une mauvaise passe, et non représentatif d'une valeur future qu'ils estiment au-delà de 20 dollars l'action.
Un mouvement de contestation, initié par le fonds Southern Asset Management, menace de faire capoter la transaction, d'autant plus qu'un acteur de poids vient y ajouter son soutien : l'homme d'affaires Carl Icahn, lui aussi opposé au projet de transformation en société privée.
Affirmant détenir une part significative du capital de Dell (on évoque 6%, ce qui le positionnerait parmi les cinq plus gros actionnaires), il demande à ce que Dell s'engage à verser un dividende spécial de 9 dollars par action si l'opération de retrait de bourse est rejetée par les actionnaires.
Et pour appuyer sa requête, il se fait menaçant en promettant des " années de procès " si sa proposition n'est pas validée et des manoeuvres pour faire intégrer au conseil d'administration des membres qui forceront sa proposition et la mettront en balance de l'actuelle, laissant " un vrai choix " aux actionnaires.
De son côté, la direction de Dell invite Carl Icahn à constituer un projet plus intéressant que le retrait de bourse d'ici le 22 mars, qui constitue l'échéance pour la recherche d'une meilleure offre. L'agitation de l'homme d'affaires intervient au lendemain d'un communiqué du groupe affirmant que la proposition à 13,65 dollars l'action est la meilleure solution dans l'intérêt des actionnaires, après un examen de plus de cinq mois.