Le spectacle " Le Mur " de Dieudonné est sous le coup d'une annulation contre laquelle l'humoriste controversé a déposé un recours en référé. Envoyée aux préfets, la circulaire du ministre de l'Intérieur Manuel Valls ayant pour objet la lutte contre le racisme et l'antisémitisme fait notamment valoir l'existence de " risques de graves troubles à l'ordre public ", une " atteinte au respect de la dignité humaine ".
Déjà condamné à diverses reprises pour des propos antisémites, le polémiste dispose d'une chaîne sur YouTube intitulée iamdieudo dont la création remonte à mars 2011. Elle ne passe pas inaperçue puisqu'elle comptabilise près de 236 500 abonnés et cumule un total de plus de 41,1 millions de vues.
C'est certes loin des scores que peuvent afficher certaines coqueluches françaises de l'humour sur le Net mais une deuxième chaîne iamdieudo2 a été mise en place il y a moins de trois semaines et affiche au compteur plus de 5,2 millions de vues avec seulement trois vidéos. Sur YouTube, Dieudonné profite dès lors du buzz médiatique.
Intitulée " 2014 sera l'année de la quenelle ", la plus récente des vidéos sur iamdieudo2 a été publiée le 31 décembre. Sa consultation fait l'objet d'un avertissement de la part de YouTube : " le contenu suivant a été identifié par la communauté YouTube comme potentiellement offensant ou choquant. Il vous appartient de choisir de le visionner ou pas ". Il n'y a donc pas eu de retrait tandis que les commentaires ont été momentanément bloqués.
Le règlement de la communauté YouTube stipule que toute vidéo signalée comme pouvant offenser fait l'objet d'une vérification mais n'est pas supprimée automatiquement. " Nous encourageons la liberté d'expression et défendons le droit de chacun à exprimer des points de vue peu populaires. Mais nous n'autorisons pas les discours incitant à la haine, qui attaquent ou rabaissent un groupe en raison de la race, l'origine ethnique, la religion, le handicap, le sexe, l'âge, le statut de vétéran ou l'identité sexuelle. "
Pour le moment, YouTube a estimé qu'un simple avertissement suffit. Évidemment, la situation serait différente dans le cadre d'une décision de justice et la plateforme de vidéos en ligne procéderait alors à un retrait.
Rappelons que de son côté, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel veut pouvoir disposer d'un contrôle sur des sites comme YouTube.