C'est presque trop beau pour être vrai. Un ensemble de fossiles découvert dans la province de Liaoning, en Chine, et prélevé en 2012 a capté une scène étonnante datant de quelque 125 millions d'années dont l'analyse est publiée dans Scientific Reports.
Elle montre un petit mammifère, ressemblant à un blaireau, attaquant un dinosaure trois fois plus gros que lui. Le prédateur est un Repenomamus robustus plantant ses crocs dans un Psittacosaurus lujiatunensis, dinosaure herbivore doté d'un bec proche de celui d'un perroquet (d'où son nom) et de la taille d'un gros chien.
Une scène de chasse au Crétacé
Les deux fossiles sont entrelacés et montrent une scène dans laquelle le mammifère s'attaque au dinosaure bien vivant. Il répond à la question de savoir si les mammifères du Crétacé étaient en capacité d'attaquer des proies vivantes malgré leur petite taille ou s'ils se contentaient d'une activité de charognard et/ou d'opportunisme.
Les détails d'une scène active de chasse au Crétacé
La scène fossilisée ne semble guère laisser de doute en montrant une attaque active. La position des deux animaux suggèrent une lutte durant laquelle le mammifère a planté ses crocs dans les flancs du psittacosaure et agrippé la mâchoire tandis que ce dernier lui a bloqué une patte, sans doute pour se défendre.
L'absence de traces de morsures ailleurs sur le squelette du dinosaure tend à faire penser qu'il était bien vivant au moment de l'attaque et les deux animaux auraient été surpris et figés dans leur position du fait d'une éruption volcanique qui a par ailleurs permis de conserver les ossements fossilisés dans un excellent état, préservant de très nombreux détails.
Mieux comprendre les interactions inter-espèces de la période
La scène ne permet pas de déterminer si le mammifère chassait seul ou en meute mais confirme un comportement prédateur encore observé aujourd'hui chez certains mammifères de petite taille capables de s'attaquer à des proies bien plus grosses qu'eux.
La scène de chasse reconstituée (credit : Michael Skrepnick)
D'autres fossiles avaient déjà confirmé que Repenomamus pouvait se nourrir de dinosaures, des ossements de bébés dinosaures ayant déjà été observés dans son estomac, dont de Psittacosaurus, signalant la co-existence des deux espèces.