
L'extension des droits voisins sera à n'en pas douter appréciée par les personnes concernées. Néanmoins, la mesure est critiquée : certains craignent que l'introduction de nouvelles créations dans le domaine public soit en bonne partie gelée pour plusieurs dizaines d'années. Rappelons que les œuvres du domaine public peuvent être librement diffusées, utilisées, modifiées...
30 € par an pour la plupart des artistes
Une étude de l'Open Rights Group met à mal le projet d'extension. L'immense majorité des artistes toucherait durant ces 45 années moins de 30 € par an. La manne financière n'irait en fait pas aux artistes, excepté aux plus populaires, mais avant tout aux majors et aux labels. L'ORG est une organisation de conseil sur les nouvelles technologies à qui le Bureau anglais de la Propriété Intellectuelle a demandé des commentaires à propos de cette extension.
Alors que la raison principale, officielle, du projet de loi est le souhait que certaines catégories d'artistes soient protégés durant toute leur vie voire au-delà, le groupe conclut que la mesure n'aura pour effet aucune amélioration pour la plupart d'entre eux. Selon l'étude, ce ne serait pas moins de 90 % de l'argent généré pendant les 45 annuités supplémentaires qui iraient directement dans les poches des labels. 9 % des gains seraient touchés par le cinquième des artistes les plus populaires alors que seulement un à deux pour cent concerneraient les autres : soit 80 % des personnes visées. Ces derniers toucheraient en moyenne 26,79 € par an. Les labels, quant à eux, engrangeraient chacun plusieurs centaines de milliers voire millions d'euros chaque année. Le groupe conclut en écrivant : " il nous semble évident que la Commission répond favorablement à un lobby ".
Source :
ArsTechnica