Après Alcatel-Lucent peinant pour équilibrer sa fusion, c'est au tour de l'équipementier suédois Ericsson de décevoir les attentes du marché en lançant un avertissement sur ses résultats financiers du troisième trimestre 2007.

Le numéro un mondial pour les équipements télécom ( 45% de parts de marché ) a prévenu que ses résultats seront inférieurs à ses prévisions et aux estimations des analystes. Au lieu des 8,8 à 8,9 milliards de couronnes suédoises ( environ 950 millions d'euros ) attendus pour son bénéfice d'exploitation, l'équipementier table désormais sur une fourchette de 5,6 milliards de couronnes ( environ 610 millions d'euros ).

Ericsson explique ce décalage par un ralentissement des investissements sur les contrats de modernisation et d'extension des réseaux mobiles. D'autre part, la concurrence des fabricants d'équipements télécom chinois devient de plus en plus intense, ce qui oblige les fabricants occidentaux à réduire leurs marges.


Pas de rebond rapide en vue
Conséquence directe, l'action Ericsson a chuté de 25% à la bourse de Stockholm et a entraîné Alcatel-Lucent dans sa chute, qui a perdu plus de 5%. Les perspectives moroses de ce troisième trimestre pourraient se prolonger jusqu'en 2008, expliquant l'importance du retrait de la valeur de l'action.

L'autre grand groupe télécom, Nokia Siemens Networks, ne peut même pas vraiment profiter de l'état temporaire de faiblesse de ses concurrents puisque des rumeurs persistantes suggèrent que Siemens souhaiterait sortir au plus vite de la joint venture formée avec Nokia, peut-être même avant la période obligatoire de six ans. Un climat peu propice pour une vision à long terme du groupe.

Si les contrats d'équipements s'affichent souvent en centaines de millions, voire en milliards d'euros, les concessions sont telles qu'il s'agit plus d'occuper le marché que de réaliser d'énormes bénéfices. Dans ces conditions, les marges à court terme s'effilochent et les résultats financiers s'en ressentent.