Dans la course aux armements, la Russie a peut-être pris un temps d'avance dans le domaine spatial. L'esprit pacifiste de la dernière frontière de l'Humanité avant les étoiles est en train de laisser place à des capacités d'armement offensif et défensif spatial et les grandes nations s'observent en attendant de savoir qui dévoilera la première ses intentions.

Le sujet est suffisamment sérieux pour les Etats-Unis s'inquiètent subitement d'une menace spatiale russe, au point de vouloir déclassifier des documents afin de permettre aux parlementaires américains et aux alliés d'en prendre conscience et de décider des mesures à mettre en place.

Cette "grave menace", non précisée, serait liée à une capacité nucléaire spatiale russe destinée à détruire des constellations entières de satellites. Les satellites, qui voient tout, entendent tout, relaient des communications et pourraient bientôt devenir des armes spatiales, constituent un moyen d'action grandissant qu'il pourrait être utile de neutraliser en une fois lors d'un conflit.

Une arme russe antisatellite qui inquiète

Différentes méthodes existent pour brouiller ou neutraliser des satellites mais une technique à l'étude revient régulièrement : utiliser une bombe atomique à très haute altitude pour éliminer en une fois des centaines ou des milliers de satellites à portée.

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Michael Turner, président du comité du renseignement de la Chambre des représentants américaine, évoque ainsi une "grave menace pour la sécurité nationale", un argument massue qui force généralement une réponse de la part du gouvernement, et demande la déclassification des documents concernant ce danger.

Le ton alarmiste est toutefois pondéré par le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, qui affirme que la situation est sous contrôle et qu'il n'y a pas lieu de paniquer, tandis que l'arme nucléaire russe supposée ne serait pas encore en orbite.

Une annonce prématurée et politisée ?

Il y a peut-être de la tentative de manipulation politique dans cette annonce incongrue, réalisée au moment où le Congrès américain rechigne à valider une nouvelle enveloppe de 60 milliards de dollars pour soutenir l'Ukraine dans son conflit contre la Russie.

Les projets de bombe nucléaire utilisée pour dégager l'espace de constellations de satellites comme celle de Starlink sont sans doute à l'étude en Russie comme en Chine, au cas où la situation s'aggraverait avec les Etats-Unis mais elle ne serait vraisemblablement utilisée qu'en dernier recours au regard des conséquences qu'une telle destruction entraînerait.

Source : France24