Rien à voir avec les prédictions d'un ralentissement du au téléchargement des certificats relatifs au colmatage du bug Heartbleed, l'étude menée par Radware se base sur des analyses réalisées depuis 2012 et démontre un ralentissement général du web.
Entre 2012 et aujourd'hui, le temps d'affichage d'une page Internet aurait ainsi augmenté de 47 %. Selon l'étude, le top 100 des sites Internet les plus rapides aurait encaissé une hausse de 7% du temps de chargement de leurs pages entre 2012 et 2014, avec un temps d'affichage de 10,7 secondes en moyenne contre 6,6 secondes au printemps 2012.
Selon Radware, le temps d'interaction des sites les plus populaires serait actuellement de 5,4 secondes, pour un temps de chargement complet d'environ 10 secondes par page. La faute à des pages Internet de plus en plus volumineuses puisque certaines dépassent les 13 MB, les propriétaires de ces sites favorisant la quantité d'information affichée plutôt que la rapidité d'affichage.
Les sites Internet proposent de plus en plus d'images, et l'évolution des écrans et de leur définition implique là encore des images de plus en plus lourdes. Radware indique que les images affichées représentent ainsi désormais plus de la moitié du poids total des pages Internet. Une situation qui se confronte à une autre réalité : 34 % des sites consultés ne proposeraient pas d'images compressées et 76 % n'auraient pas de rendu progressif.
D'après l'étude, seulement 12% des sites étudiés auraient un temps d'affichage situé sous les 3 secondes. Le ralentissement de l'affichage des pages concernerait plus fortement les sites les plus populaires. Le Top 100 du panel étudié aurait ainsi enregistré un ralentissement de 62 % en moyenne en seulement deux ans.
Une autre tendance explique le ralentissement chez certains sites : l'utilisation d'un CDN ( Content Delivery Network), un serveur décentralisé qui stocke une partie des contenus affichés sur les pages. Dans le top 100 étudié, 75 % utilisent un CDN ce qui entraine des ralentissements supplémentaires dans l'affichage des pages pour l'utilisateur.
En constatant la montée en puissance des connexions haut débit et très haut débit, la plupart des sites Internet ont d'abord profité de cette vitesse côté abonné pour proposer enfin une meilleure expérience de surf, malheureusement, la tendance du web non optimisé qui vise la surenchère de contenu affiché a dépassé la capacité des connexions des utilisateurs à encaisser ce volume de données. Difficile ainsi de voir comment des pages de 13 MB pourraient avoir eu du succès à l'époque de l'ADSL 512 k ou même du 56k. Si les sites Internet actuels sont plus agréables à l'oeil, plus interactifs et affichent plus de contenu, c'est aussi au détriment d'un affichage plus long qui laisse également de côté les utilisateurs équipés des connexions les plus faibles.