Les radiofréquences émises par les téléphones portables augmentent-elles le risque d'apparition de tumeurs cérébrales ? Cette question légitime continue de faire l'objet de nombreux débats plus ou moins passionnés, d'autant plus que les études scientifiques vont régulièrement dans un sens ou l'autre et ne permettent pas de trancher véritablement.
Entre menace potentielle pour la santé publique et psychose collective entretenue, il ne reste guère que le principe de précaution pour faire rempart aux faiblesses de notre connaissance sur les effets des ondes électromagnétiques sur la physiologie humaine.
Si un effet thermique est bien reconnu à forte exposition, c'est la question des effets biologiques à faible seuil qui est posée, avec toute la difficulté de leur détection et de leur implication sur des dangers éventuels à long terme, comme l'augmentation de l'apparition de tumeurs après exposition durant de s périodes étendues.
Pas d'augmentation de risque sur 10 ans
L'étude danoise publiée dans le Journal of the National Cancer Institute a tenté de trouver un éventuel effet biologique des radiofréquences en analysant près de 60 000 cas de tumeurs cérébrales diagnostiquées chez des patients entre 20 et 79 ans et sur une période de 30 ans, de 1974 à 2003 dans plusieurs pays d'Europe du Nord.
L'idée était de vérifier s'il existe une augmentation significative des cas de tumeurs cérébrales avant l'apparition des téléphones portables et après, à partir du début des années 1990. Les chercheurs rapportent qu'ils n'ont pas noté de variation sensible du taux d'incidence avant et après l'arrivée des téléphones portables. Si un risque existe vraiment, il est noyé parmi d'autres facteurs durant cette fenêtre d'exposition.
Ces résultats confirment d'autres études suggérant que les mobiles ne génèrent pas directement d'effets à court terme, au moins dans les 5 à 10 ans de première exposition. Et au-delà, sachant que les tumeurs peuvent mettre plus de 20 ans pour évoluer ? le recul n'est toujours pas suffisant pour tirer des conclusions.
Cette étude permet d'étendre de cinq ans l'observation de l'apparition éventuelle de tumeurs chez les utilisateurs de téléphones portables mais ses auteurs n'en recommandent pas moins de la poursuivre dans le temps.
D'autre part, certains éléments, comme la fréquence d'utilisation du téléphone portable et donc le niveau d'exposition aux rayonnements, ne sont pas pris en compte alors qu'ils pourraient peut-être permettre de dégager certaines tendances.
Publié le
par Christian D.
Source :
JNCI
Journaliste GNT spécialisé en mobilité / Ante-Geek des profondeurs du Web et d'ailleurs
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