C'est fin juin 2008 que la Commission européenne a lancé une consultation publique concernant le prix des terminaisons d'appel mobiles ( coût du passage du réseau d'un opérateur mobile à un autre ), jugé abusif et entravant le marché des télécommunications au profit des plus gros opérateurs.

L'objectif de Viviane Reding est de ramener ce tarif de 8 centimes d'euros en moyenne à 1 à 2 centimes d'ici 2012, en contrepartie de la possibilité pour les opérateurs mobiles de facturer aux utilisateurs les appels reçus, comme cela est déjà mis en place depuis des années aux Etats-Unis.


Vodafone tire la sonnette d'alarme
Mais pour Vodafone, l'un des plus importants opérateurs au monde, ce projet est inacceptable. S'il est possible d'envisager une baisse du prix des terminaisons d'appel à 5 ou 6 centimes d'euro, l'opérateur affirme que la mise en place d'une facturation des appels reçus pourraient conduire 40 millions d'abonnés mobiles européens à se passer du téléphone portable, soit 10% des l'ensemble des 400 millions d'abonnés en Europe.

Dans un document dont le Financial Times a obtenu une copie, Vodafone indique avoir mené une enquête auprès de 9.000 clients pour arriver à cette conclusion. D'autre part, les personnes les plus touchées par une facturation des appels reçus seraient surtout celles utilisant des forfaits pré-payés, qui reçoivent plus d'appels qu'elles n'en émettent. Le pré-payé ne pourrait plus jouer son rôle d'accès à la téléphonie mobile pour les revenus modestes.

Vodafone indique que les opérateurs n'auraient pas d'autre recours que de répercuter le manque à gagner sur la facturation des appels reçus. Le débat sur l'évolution du prix des terminaisons d'appel mobiles est donc loin d'être clos.
Source : Les Echos