L'introduction en bourse de Facebook, qui aurait dû être le point de départ d'une nouvelle phase de croissance pour le réseau social, est loin d'avoir tenu ses promesses, avec un cours parti de 38 dollars qui est désormais sous la barre des 20 dollars.

Par ailleurs, l'entrée en cotation a été marquée par un dysfonctionnement de la plate-forme Nasdaq qui n'a pas pu gérer l'afflux d'ordres générés par l'arrivée du géant. Pendant plusieurs dizaines de minutes, les ordres passés n'ont pu être confirmés, laissant les agents boursiers dans le flou.


Il en est résulté des pertes que ces derniers estiment à plusieurs centaines de millions de dollars. Dans le même temps, la plate-forme Nasdaq, après s'être excusée de l'incident, a proposé un plan d'indemnisation de 40 millions de dollars, réévalué un peu plus tard à 62 millions de dollars.

Mais pour certains des investisseurs qui y ont laissé des plumes, ce plan de compensation est largement insuffisant. Fin juillet, la banque suisse UBS a menacé la plate-forme Nasdaq d'une plainte, estimant que ses pertes étaient de l'ordre de 360 millions de dollars et qu'elles devaient être intégralement remboursées par l'opérateur de marché.


Plan de compensation insuffisant ?
A cette voix s'ajoute maintenant celle de Citigroup qui a émis une requête auprès du gendarme boursier américain, la SEC ( Securities and Exchange Commission ) pour critiquer la faiblesse du projet de compensation du Nasdaq au regard des pertes totales des investisseurs, estimées à 500 millions de dollars.

Sa branche Automated Trading Desk ( ATD ) a vu s'envoler 20 millions de dollars du fait des dysfonctionnements de la plate-forme lors de l'entrée en bourse de Facebook. Si les remboursements dans ces cas présentent généralement un plafond, Citigroup affirme que la plate-forme devrait avoir à rembourser la totalité des pertes pour avoir fait preuve de négligence dans la mise en place des moyens associés à cette entrée en bourse atypique et surtout pour ne pas avoir suspendu la cotation alors que la visibilité des ordres passés n'était plus assurée.

De son côté, le Nasdaq reste sur sa position d'une absence d'obligation de rembourser les acteurs et de la mise en place d'un plan qui a évolué de 40 millions de dollars à 62 millions de dollars, entièrement en cash alors que la proposition initiale comptait des ristournes sur les opérations boursières.

Source : Reuters