Le gouvernement français vient de présenter sa feuille de route concernant le déploiement de la fibre optique sur le territoire, lequel va nécessiter de très lourds investissements, qui se comptent en milliards d’euros.
S’il va demander des efforts aux opérateurs privés ( France Télécom, Iliad, SFR, etc. ) et aux collectivités locales pour atteindre l'objectif qu’il a fixé, c’est-à-dire 3 400 communes raccordées pour 57 % des ménages éligibles d’ici 2021, celui-ci a également prévu une enveloppe de deux milliards d’euros.
Une première moitié de cette enveloppe servira à des prêts aux opérateurs privés et pourra couvrir certains projets à hauteur de 50 %. La seconde partie pourra quant à elle être utilisée pour les investissements publics sous la forme de subventions représentant 33 à 45 % de la facture. Bref, pour les dix années à venir, entre les opérateurs privés, les collectivités locales et l’État, ce sont dix milliards d’euros qui seraient disponibles pour le déploiement de la fibre optique dans l’Hexagone.
Mais au-delà de l’objectif de couverture, il faudra ensuite réussir à séduire les clients pour qu’ils passent à la fibre optique. Et comme le souligne Roland Montagne, de l’institut Idate, ce n’est pas gagné d’avance. Sur près de six millions de foyers français raccordables fin 2010, seuls 469 000 l’étaient.
D’après Jérôme Coutant, membre de l’ARCEP, cela s’explique par le fait que le déploiement de la fibre optique concerne les villes, là où bon nombre d’abonnés Internet par ADSL sont satisfaits du débit auquel ils sont éligibles, alors que dans les zones rurales, la plupart des usagers signeraient tout de suite pour jouir du confort auquel ils n'ont pas droit pour le moment ( ceux qui ont droit à l’ADSL profitent de petits débits et certains n’ont même pas droit à l’ADSL ). Bref, pour lui, investir les zones les moins denses est plus rentable qu’il n’y paraît au premier abord. Ce serait même une stratégie gagnante.