Depuis leur première détection en 2014, les transitoires optiques bleus rapides et lumineux (LFBOT) représentent une énigme pour les astrophysiciens. Ces flashs cosmiques, visibles à des milliards d'années-lumière mais ne durant que quelques jours, étaient jusqu'alors considérés comme des supernovae atypiques. Cependant, l'analyse de l'événement le plus lumineux jamais enregistré, AT 2024wpp, vient bouleverser cette hypothèse.

Qu'est-ce qui rend l'événement AT 2024wpp si différent ?

La conclusion tirée de AT 2024wpp est que le modèle initial était erroné. Les chercheurs ont calculé que l'énergie émise par ce flash était 100 fois supérieure à celle d'une supernova normale. Cette puissance a obligé à chercher un moteur central bien plus violent.

Situé à 1,1 milliard d'années-lumière, l'événement était non seulement puissant mais aussi très caractéristique. Les observations, menées par un large réseau de télescopes, ont révélé un excès de lumière dans le proche infrarouge, une signature atypique pour une explosion stellaire classique.

Ce phénomène confirme que ces flashs cosmiques nécessitent une source d'énergie qui dépasse de loin ce qu'une étoile peut produire seule.

Quelle est la nouvelle théorie sur l'origine des LFBOT ?

L'hypothèse désormais privilégiée est celle d'un événement de rupture par effet de marée extrême. Ce scénario implique un système binaire composé d'un trou noir d'une masse estimée jusqu'à 100 fois celle de notre Soleil et d'une étoile massive. Le trou noir aurait cannibalisé son étoile compagne pendant une longue période, s'entourant d'un halo de matière.

Le cataclysme se produit lorsque l'étoile s'approche trop près et est complètement déchiquetée par la gravité du trou noir. Les débris de l'étoile, en heurtant la matière déjà présente, génèrent une explosion de lumière bleue et de rayons X. Une partie de la matière est aussi éjectée en jets se déplaçant à 40 % de la vitesse de la lumière, produisant des ondes radio.

L'étoile détruite dans le cas de AT 2024wpp était probablement une étoile Wolf-Rayet, très massive et chaude. Avec les futurs télescopes UV, les astronomes espèrent mieux détecter ces phénomènes cosmiques extrêmes.

N.B. : Source images : International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA.