Un groupe de chercheurs du CNRS et du CEA vient de présenter son prototype de batterie sodium-ion créée au format industriel 18650. Il s'agit là d'un cylindre de 1,8 cm de diamètre pour 6,5 cm de hauteur, un format déjà utilisé avec la technologie Lithium-ion, et qui indique que la batterie ici présentée pourrait rapidement s'intégrer dans le milieu industriel.
La particularité de cette batterie est de remplacer le lithium par du sodium, un élément très abondant sur Terre, notamment sous la forme du chlorure de sodium, l'autre nom du sel.
Premier avantage pour cette batterie donc : elle pourrait être produite en masse, à très faible cout sans dépendre des mines de lithium d'autant que ce dernier est également particulièrement toxique et instable (à l'air libre), ce qui en fait une solution parfois dangereuse de stockage énergétique.
Toutefois, si le lithium est aujourd'hui préféré dans les batteries, c'est qu'il permet d'atteindre une plus grande tension électrique ainsi qu'une plus forte densité énergétique ( 200 Wh/kg contre 90 Wh/kg pour la batterie au sel présenté). Malgré tout, l'équipe de chercheurs indique qu'il ne s'agit là que d'un prototype, et rappelle que le prototype de batterie lithium-ion proposait une densité énergétique de 110 Wh/kg, la marge de progression pourrait donc permettre à la technologie Sodium-ion d'évoluer jusqu'au niveau de son homologue.
L'autre avantage de la batterie sodium-ion est sa durée de vie : elle a atteint 2000 cycles de charge et de décharge tout en proposant des caractéristiques comparables à la technologie lithium-ion. En outre, son processus de fabrication est similaire, ce qui permettrait d'adapter les chaines de production très rapidement.
De par sa densité énergétique limitée pour l'instant, la batterie sodium-ion pourrait particulièrement intéresser les réseaux de production d'énergie renouvelable comme les parcs éoliens ou les fermes photovoltaïques.