Elle met également en place des clusters de recherche, des supercalculateurs, et établit un véritable maillage de laboratoires spécialisés. Entre startups et institutions, elle allie l'humanisme à la technologie de pointe. Plaçant l'IA au service de sa souveraineté, la France réaffirme une ambition sérieuse : mener la révolution technologique internationale.
Entre culture, souveraineté et innovation
Alors que les nations se battant sur le terrain du numérique, la France poursuit sa route avec une vision unique : allier excellence scientifique, héritage culturel et stratégie technologique. Les États-Unis, la Chine ou encore le golfe mènent certainement la danse en de nombreux points. Pourtant, l'hexagone prend une autre voie : celle fondée sur l'alliance entre créativité, souveraineté et innovation de rupture.
Cette dynamique, basée avant tout sur ses écoles d'ingénieurs et ses institutions artistiques, permet aujourd'hui à la France de se déployer à l'échelle internationale. Sa volonté est limpide : démontrer que la technologie peut, malgré tout, rester humaine. L'IA peut servir de projet culturel. L'investissement stratégique, lui, peut alors devenir un véritable acte de civilisation.
Des ambitions portées par des financements colossaux
En février dernier se tenait le Sommet sur l'IA, à Paris. La France confirmait alors son orientation : les investissements privés dans l'IA atteindront, dans les années à venir, environ 109 milliards d'euros. Ces fonds, mobilisés par des fonds internationaux comme ceux du Canada (Brookfield) et des Émirats arabes unis (MGX), serviront à construire une IA souveraine.
En parallèle, le plan France 2030, doté de 54 milliards d'euros, oriente largement les ressources vers l'innovation technologiques. Il s'agit ici de restaurer la souveraineté numérique du pays au travers de l'IA, de la robotique et du calcul intensif.
Le PEPR IA, piloté par le CEA, le CNRS et Inra prévoit un budget de 73 millions d'euros sur six ans. Objectif : structurer la recherche dans l'IA frugale, embarqué, distribuée et de confiance.
Art, science et technologie : une synergie créative et stratégique
Le modèle français se distingue par sa capacité à lier l'art, les sciences humaine et l'ingénierie. Les 3IA (Instituts interdisciplinaires d'IA), soient PRARIE (PSL), MIAI et ANITI donc des laboratoires stratégiques où chercheurs, philosophes, artistes et ingénieurs travaillent ensemble.
Plusieurs problématiques sont explorés : éthique de l'IA, IA générative appliquée aux corpus patrimoniaux, simulations ou encore robotique. Ces différents pôles, soutenus directement par l'État, sont aujourd'hui une vitrine de la technologie à la française : exigeante, mais humaine.
De l'innovation à l'application concrète
Le plan public France 2030 finance des dispositifs structurants. Cette année, trois dispositifs majeurs ont été mis en place. Un programme de 30 millions d'euros pour la robotique intelligente, un programme « Pionnier de l'IA » et un appel à manifestation d'intérêt intitulé « Robotique et machine intelligente ».
Parallèlement, le programme IA Booster France 20360, orchestré par Bpifrance, s'adresse avant tout aux PME et ETI. Il propose un soutien financier, un accompagnement au diagnostic IA, à la formation et au déploiement de solutions intelligentes.
Des infrastructures ambitieuses
L'hexagone, afin de soutenir cette approche, investit dans le calcul massif. Le PEPER IA prévoit ainsi une montée en puissance du supercalculateur Jean-Zay, ainsi que la structuration de neuf clusters IA incluant les 3IA.
Dans le privé, Mistral AI s'associe au fonds émirati MGX et à Nvidia. L'ambition n'est pas des moindres : construire un campus d'IA surpuissant, avec une densité énergétique massive de 1,4GW d'ici 2030.
Vers un leadership humain, éthique et durable
La France ne vise pas uniquement la performance. Elle recherche aussi l'éthique, la transparence et la souveraineté. Un nombre croissant de dispositifs publics soutiennent l'IA de confiance, l'IA embarquée et la robotique collaborative. De plus, ils favorisent également les projets open source, soit un atout majeur en termes de transparence.
L'hexagone s'est donné pour objectif de former 100 000 personnes à l'IA d'ici 2030 au sein des pôles de recherche. Pour ça, la France peut compter sur des programmes d'excellence répartis sur tout le territoire. Au travers de ce modèle, elle construit un leadership alternatif : celui d'une technologie humaine, autonome et durable.
L'art au service de la souveraineté technologie française
La France parvient à creuser une voie originale dans l'arène mondiale. Elle établit un pouvoir technologique puissant et enraciné dans son identité culturelle. Ses investissements massifs, sa mobilisation de talents et sa volonté de défendre les valeurs de création, signent un projet ambitieux : faire de la technologie un acte non seulement politique, mais aussi civilisationnel.
Au sein de cette course contre-la-montre, la France n'est pas qu'un simple acteur. Elle se positionne comme un architecte du futur numérique, tout en restant fidèle à ses valeurs.
Tribune libre par Alexander Rugaev
Sources :
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info.gouv, «Paris accueille le sommet pour l’action sur l’IA »
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Rapport de l'Assemblée nationale, n° 1862
À propos : Alexander Rugaev est un entrepreneur et investisseur basé à Dubaï, fort de plus de 20 ans d'expérience dans les startups, les technologies de l'information, le capital-risque et les marchés publics. Il a notamment fondé et développé plusieurs jeunes pousses dans les secteurs de l'IA, de la robotique et de la blockchain, contribuant à créer des passerelles entre l'innovation émergente et les investisseurs institutionnels ou boursiers à l'échelle mondiale.
Doté d'une solide expérience dans la structuration de fonds de capital-risque et d'introduction en bourse (IPO), Alexander Rugaev a su évoluer au cœur d'environnements financiers complexes pour propulser des technologies de pointe sur les marchés internationaux. Il est expert dans la stratégie IA, le développement robotique et le conseil stratégique auprès des entreprises technologiques.
Alexander Rugaev propose une vision prospective intéressante ainsi qu'une capacité importante à faire le lien entre innovation et valeur créée. Il est aujourd'hui reconnu comme une figure de référence dans l'écosystème tech mondial, à la croisée entre l'innovation deeptech et le financement institutionnel.