Pour rappel, depuis Jeudi le fournisseur d'accès à internet Free a mis en place un dispositif au sein de son modem Freebox Revelution empêchant certains types de publicité de s'afficher sur la totalité des dispositifs connectés à la box, en éthernet ou wifi, c'est à dire du simple ordinateur, au smartphone et en passant par la tablette. Problème, cette option activée par défaut (même si elle est désactivable manuellement mais sans gestion d'une liste blanche) a mis le web français en ébullition, l'immense majorité des acteurs, dont GNT, vivant uniquement de l'affichage de la publicité. Qu'on la déteste ou qu'on l'aime, il est un fait avéré, sans publicité le web gratuit n'existera plus, de même que sans publicité la télévision gratuite disparaîtra.
Le "problème" dans cette histoire est plus sur la méthode que sur le fond. Il faut juste que les freenautes se rendent compte que cette opération de Xavier Niel n'a rien d'altruiste, ce n'est pas une option rajoutée pour faire plaisir aux abonnés, mais juste une arme déployée pour lutter contre Google, dans une bataille qui nous dépasse tous, à savoir le fait de faire payer Google pour l'utilisation intensive qu'il a de la bande passante des FAI, dont Free, avec des services très gourmands comme Youtube.
Cette guerre ne date pas d'aujourd'hui, les freenautes la subissent déjà depuis des mois avec un accès limité à Youtube par exemple, Free bridant la bande passante attribuée à ce service. Sur le fond, nous ne pouvons qu'être d'accord que Google participe à ce financement, étant le principal consommateur. Sur la forme, la méthode employée, prenant en otages tous les éditeurs de contenus, est par contre plus discutable.
Quoi qu'il en soit, cette histoire a eu le mérite de faire bouger les choses et de provoquer un énorme déclic. Le gouvernement, avec Fleur Pellerin la ministre de l'Economie numérique, s'étant emparé de ce dossier qui traînait depuis des mois, avec une réunion prévue ce Lundi entre Free et les différents acteurs concernés. Un point presse sera organisé à cette occasion afin de faire le point et d'annoncer des solutions.
Même l'ARCEP s'en est mêlé avec une lettre officielle demandant des explications à Free, et de préciser notamment les modalités d'application du dispositif afin de le contrôler au regard du droit.
Les choses avancent donc, et Free semble prêt à lâcher du lest. En effet, selon l'AFP, le dispositif de blocage de la publicité devrait être désactivé "dans les jours qui viennent".
Selon Stéphane Soumier, journaliste à BFM TV, la situation pourrait même revenir à la normale ce dimanche soir ou lundi matin.
Ce dernier confirme bien qu'il ne s'agit que d'un coup de semonce adressé à Google.
Selon les discussions avec Google, Free pourrait complètement supprimer cette option de blocage de la publicité, qui n'est qu'au stade de béta, ou alors la laisser mais ne pas l'activer par défaut, laissant ce choix aux abonnés. Une solution qui devrait apaiser la situation.