L'ANFR a publié ce jour son observatoire des déploiements dans les réseaux mobiles et mis à jour le fait que Free Mobile avait un léger retard sur ses objectifs, avec 1779 sites début janvier 2013 au lieu des 2500 prévus par l'opérateur lui-même.
Les difficultés pour trouver de nouveaux sites et les négociations des baux peuvent expliquer ce décalage mais n'empêchent pas les détracteurs de Free Mobile (et des méthodes de Xavier Niel) d'y voir un premier signe d'un investissement insuffisant dans la construction de son réseau mobile.
L'occasion est trop belle de pas tirer parti de cette donnée et le président de France Télécom / Orange, Stéphane Richard, y va de son commentaire en indiquant, dans le contexte actuel de perte de valeur du marché et de suppression d'emplois, " tout le monde vivrait très mal " une complaisance vis à vis de Free Mobile ( c'est à dire l'absence de sanction par le régulateur ) si les engagements de couverture n'étaient pas tenus.
Affirmation un peu gratuite puisque rien n'indique encore que Free n'atteindra pas sa prochaine obligation de couverture en 2015 ( 75% de couverture de la population ) mais qui sonne comme une forme d'avertissement, notamment pour les investisseurs qui appuient peut-être aveuglément la stratégie du groupe Iliad, faisant fortement grimper sa valorisation.
Stéphane Richard tempère d'ailleurs son commentaire en reconnaissant qu'il n'est pas simple de déployer un nouveau réseau mobile actuellement. On peut également se poser la question si cela ne fait pas les affaires d'Orange car plus Free Mobile mettra de temps à déployer son réseau et plus longtemps il devra s'appuyer sur l'accord d'itinérance 3G qui s'annonce déjà très bénéfique pour l'opérateur historique.
Selon le journal Les Echos, le président d'Orange s'est également dit intéressé par le rachat éventuel de l'activité de déploiement de câbles sous-marins d'Alcatel-Lucent, dont l'équipementier cherche à se séparer pour dégager du cash.
Le gouvernement surveillant de près ce dossier et étant en même temps un important actionnaire de France Télécom, la déclaration ne surprend qu'à moitié. Enfin, toujours selon les Echos, Stéphane Richard a prévenu que 2013 pourrait se révéler difficile pour le groupe, mettant encore en cause Free Mobile qui aurait déstabilisé le modèle économique d'Orange. Fibre et 4G devraient constituer les points d'ancrage pour résister.