Malgré les réticences du secteur audiovisuel qui craint de perdre de précieuses fréquences de diffusion avant même de disposer d'alternatives techniques pour se réorganiser, le gouvernement confirme son intention de lancer au plus vite l'enchère pour la bande 700 MHz, qui constituera le deuxième dividende numérique, après celui de la bande 800 MHz.
Une partie des fréquences de cette bande dotée d'une grande portée et d'un bon pouvoir de pénétration doit être réattribuée aux opérateurs mobiles pour soutenir l'essor des services mobiles à très haut débit, de la 4G à la 5G d'ici la fin de la décennie.
Le président de la République François Hollande a confirmé que la procédure d'attribution devrait être lancée par l'Arcep, régulateur du secteur télécom, dès 2015, sans cependant donner de calendrier précis concernant l'enchère proprement dite et l'attribution effective des fréquences.
Le calendrier estimé d'une attribution en 2016 semble donc se préciser malgré l'avis du secteur audiovisuel qui préférerait un report à 2020 afin d'avoir le temps de développer de nouvelles normes de diffusion et de compression des flux qui garantiront les perspectives de croissance du secteur.
Il a d'ailleurs également mis en avant les risques d'interférences entre 4G et diffusion TNT et l'impossibilité de faire migrer les flux vers de la diffusion haute définition avec le reliquat de fréquences 700 MHz dans les conditions techniques actuelles.
A voir maintenant si le gouvernement parviendra à générer plus de 3 milliards d'euros de droits d'exploitation de la bande 700 MHz alors que les opérateurs mobiles doivent déjà verser plusieurs milliards d'euros pour les bandes 800 MHz et 2600 MHz de la 4G.
Et si le partage des fréquences 700 MHz entre télécom et audiovisuel est prôné par un rapport remis à la Commission européenne il y a peu, le seul apport de cette bande ne suffira pas. Les acteurs et décideurs du marché réfléchissent déjà à une gestion dynamique des ressources spectrales qui ne lie plus les technologies mobiles à des fréquences spécifiques. C'est ce qui a permis à Bouygues Telecom d'exploiter la bande 2G 1800 MHz pour y diffuser des services 4G.