Gemalto va se séparer de 10 % de ses effectifs, soit 288 postes localisés en France. Le plan de licenciement partagé par le groupe fait ainsi état de 262 licenciements accompagnés d'une trentaine de reclassements.
Le groupe fait face à des difficultés depuis l'année dernière, ses activités étant dépendantes d'un marché en pleine mutation. Les deux activités principales de Gemalto, la carte SIM et la carte bancaire ont ainsi affiché une chute des prix spectaculaire combinée à un ralentissement de la demande pour le premier, notamment du fait de nouvelles technologies.
Avec un marché du smartphone en pleine croissance, on pourrait penser que le marché de la carte SIM est au beau fixe. Or, il n'en est rien : le marché a connu une forte mutation ces dernières années et les clients se veulent de plus en plus fidèles à leurs opérateurs à travers le monde. De plus, la concurrence reste forte et le marché a énormément diminué en valeur du fait de prix toujours plus bas. En outre, l'arrivée de l'e-SIM ne réussit pas à redonner l'élan nécessaire à Gemalto qui est également positionné sur ce marché.
Sur le marché de la carte bancaire, on assiste à une saturation des stocks de puces aux USA qui représente à lui seul 1/4 du marché mondial. Il faudra plusieurs trimestres avant de voir le marché reprendre sa configuration normale.
Gemalto est bien installé sur d'autres marchés en croissance : biométrique, internet des objets, cybersécurité, mais ces secteurs occupent encore une trop faible proportion des activités du groupe pour permettre à ce dernier d'échapper au plan de rationalisation.
Pour cette année 2017, Gemalto évoque une baisse de 28 à 35 % de son résultat opérationnel comparé à 2016, soit un bénéfice opérationnel de 293 à 323 millions d'euros qui tranche avec un objectif initial fixé à 660 millions d'euros. Depuis le début de l'année, l'action de la société a perdu 40% de sa valeur.