Google a dévoilé la semaine dernière avoir été la victime mi-décembre 2009 de cyberattaques venues de Chine et de sous-entendre l'implication du gouvernement de Pékin. Des attaques informatiques présentées comme très sophistiquées avec une tentative d'accès à des comptes Gmail de militants des droits de l'Homme en Chine.
Cela aura été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour la société américaine qui depuis son arrivée en 2006 dans l'Empire du Milieu doit se conformer aux exigences des autorités et jouer le jeu de la censure. Plus question désormais, et de décider de ne plus filtrer les résultats de recherche sur la version chinoise de son moteur : Google.cn, dont il faut rappeler qu'il est loin d'être leader en Chine, largement dépassé en termes de part de marché par Baidu.
Selon Reuters, malgré quelques assouplissements concernant notamment les évènements de Tiananmen, la majorité des filtres pour Google.cn étaient encore en place dimanche. Par ailleurs, pour répondre aux rumeurs selon lesquelles il avait déjà pris sa décision de fermer ses bureaux en Chine, soit trois sites pour près de 700 employés, Google a indiqué que des discussions allaient avoir lieu avec les autorités chinoises. Dans le même temps, Google continue de surveiller ses réseaux après les cyberattaques.
Le processus de négociation avait été annoncé dès la révélation de cette affaire devenue à forte connotation politique avec la demande d'explications de Washington. Avant de renoncer à un marché en devenir qui compte à ce jour 384 millions d'internautes, Google souhaite donc parvenir à une entente avec Pékin pour modifier les conditions dans lesquelles il œuvre en Chine. La partie ne sera pas simple, le gouvernement chinois ayant fait savoir que toute entreprise étrangère doit respecter ses lois.
Le point de la censure risque d'être crucial, alors qu'en Allemagne Google accepte de censurer tous les contenus nazis, et vient de faire de même en Australie pour les liens pointant vers une entrée de l'encyclopédie satirique Dramatica, eu égard à la promotion d'idées racistes à l'encontre des Aborigènes. Google respecte ainsi les lois de ces pays.
Google a mis les pieds dans le plat en Chine avec un certain panache, même si d'aucuns y voient une habile stratégie qui bénéficiera à son image. Reste que cette fronde de Google en Chine ne sera probablement pas sans conséquences, et si d'aventure Google venait à rester dans l'Empire du Milieu, sa situation ne devrait pas être des plus confortables.
Publié le
par Jérôme G.
Journaliste GNT spécialisé en nouvelles technologies
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