L'Union des étudiants juifs de France ( UEJF ), SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ( MRAP ) ont assigné Google en référé. Une nouvelle fois pointée du doigt, la saisie semi-automatique du célèbre moteur de recherche.

L'UEJF indique attaquer Google pour " la proposition ' juif ' de son moteur de recherche " et affirme n'avoir eu d'autre choix que de passer par la case justice dans la mesure où Google n'a pas pris " ses responsabilités ".

Les associations reprochent plus précisément la suggestion du mot juif lors d'une recherche sur des personnalités avec le moteur de recherche le plus utilisé en France. " Cela amplifie la pensée antisémite qui présente les Juifs comme détenant le pouvoir en France ", écrit l'UEJF.

Elle demande au tribunal " d'interdire à Google de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès des intéressés, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques ". Une audience aura lieu mercredi prochain.

Les associations qui portent plainte ont effectué des tests avec les candidats à l'élection présidentielle. Avec une requête " François Hollande " par exemple, la suggestion " juif " apparaît effectivement. C'est du reste également le cas avec le moteur Bing de Microsoft...

La saisie semi-automatique ( ou Google Suggest ) est un algorithme qui propose des termes de recherche liés à une requête lors d'une saisie dans le champ de recherche de Google. Une prédiction qui se base notamment sur les recherches des autres internautes.

" Des facteurs purement algorithmiques, sans intervention humaine ", souligne Google qui dans son aide précise néanmoins appliquer des règles d'exclusion pour des contenus pornographiques, violents ou incitant à la haine et des termes fréquemment utilisés pour rechercher des contenus portant atteinte à des droits d'auteur.

Google a déjà été condamné en France pour son outil Google Suggest. En l'occurrence, le terme " escroc " était associé avec une requête portant sur la société Lyonnaise de Garantie ( voir notre actualité ). Fin 2011, la Cour d'appel de Paris a estimé que le recours au procédé algorithmique n'était qu'un moyen d'organiser et de présenter des informations, avec la possibilité pour Google d'effectuer un tri préalable pour éviter les " dommages les plus évidents ".


MàJ : l'affaire est reportée au 23 mai 2012.