Le gouvernement français a dévoilé son guide "Tous responsables", un manuel pratique destiné à préparer la population aux crises majeures. Il détaille la composition d'un kit d'urgence pour tenir 72 heures et les réflexes à adopter face aux risques naturels, technologiques, sanitaires et humains, incluant les cyberattaques et la désinformation.

L'initiative était attendue, alors que la Commission européenne avait déjà évoqué le sujet en mars dernier. Après plusieurs reports, le guide baptisé "Tous responsables" est désormais accessible au public.

Élaboré par le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), rattaché à Matignon, ce document s'inscrit dans une volonté affirmée d'intégrer la résilience au cœur de la stratégie de sécurité nationale. L'objectif est simple : faire de chaque citoyen un acteur de sa propre sécurité et de celle de la collectivité.

Un kit d'urgence pour tenir 72 heures

Le pilier de cette démarche est la constitution d'un "kit d'urgence". L'idée est de permettre à chaque foyer de subsister de manière autonome pendant les 72 premières heures d'une crise, une période souvent critique où les services de secours sont saturés.

Tous Responsable guide survie

En se préparant en amont, les citoyens permettent aux professionnels de se concentrer sur les personnes en grande difficulté. Ce kit repose sur quatre fondements : boire, manger, avoir chaud et se soigner.

Le document recommande ainsi de stocker six litres d'eau par personne, des aliments non périssables ne nécessitant pas de cuisson, ainsi qu'une trousse de premiers secours complète. Il est aussi conseillé de prévoir une radio à piles pour rester informé, de l'argent liquide (la Banque Centrale européenne recommande de conserver une centaine d'euros) et des photocopies des papiers d'identité dans une pochette étanche.

Quels sont les risques identifiés par l'État ?

Le document ratisse large et identifie quatre grandes familles de risques. Les risques naturels, tels que les inondations, séismes ou feux de forêt, y sont détaillés avec des conduites à tenir spécifiques pour chaque cas. Viennent ensuite les risques technologiques, comme un accident industriel ou nucléaire, qui impliquent des mesures de confinement strictes, notamment le calfeutrage des ouvertures.

Tous Responsables bons gestes

Les menaces sanitaires, dont les épidémies, rappellent des réflexes désormais bien connus comme les gestes barrières et l'aération des locaux. Enfin, le guide aborde frontalement les menaces humaines.

Celles-ci incluent non seulement le terrorisme, avec les consignes "fuir, se cacher, alerter", mais aussi les cyberattaques, pour lesquelles de bons mots de passe et une méfiance envers les liens suspects sont préconisés.

Au-delà de la survie, la lutte contre la désinformation

Un aspect notable du guide est l'accent mis sur les menaces modernes, notamment celles liées à l'information. Le document alerte sur le risque qu'une puissance étrangère hostile tire parti d'une situation de crise pour aggraver le désordre via la diffusion de rumeurs et de fausses nouvelles, potentiellement créées par intelligence artificielle.

Face à cette ingérence potentielle, la consigne est claire : se fier uniquement aux canaux de communication officiels du gouvernement, de la préfecture ou de la mairie.

La radio à piles prend alors tout son sens, devenant un outil essentiel pour recevoir des informations vérifiées en cas de panne généralisée des réseaux internet et téléphoniques.

La vigilance informationnelle est présentée comme un réflexe citoyen aussi crucial que le stockage de denrées, ouvrant la porte à une nouvelle forme de préparation individuelle face aux conflits de demain.