Dans les prochaines heures ou jours, la vitrine Web de la loi Hadopi va être mise en ligne. Le site aura la tâche complexe de synthétiser l'information autour de cette loi voulue pour lutter contre le téléchargement illégal. Sous un jour pédagogique souvent mis en avant, il devra expliquer à l'internaute ce qui va se passer, notamment s'il a reçu un avertissement par e-mail dont les premiers spécimens sont promis à être envoyés sous peu.
Le week-end dernier, les sites de la MPAA et de la RIAA ont été confrontés à des attaques par déni de service distribué qui ont abouti à leur indisponibilité pendant plusieurs heures. Cette opération organisée via le système de bulletin board 4Chan est susceptible de toucher également le site Hadopi.fr.
ReadWriteWeb France ( capture ci-dessus ) rapporte qu'une telle opération est programmée pour le 5 novembre 2010 à 15h par une communauté française qui se fait appeler les Anonymous. La question fait toutefois débat, et c'est finalement assez logique car le politique favorable à Hadopi pourrait par exemple rebondir sur une telle attaque et s'en servir pour critiquer une nouvelle fois Internet.
Le Parti pirate français se montre par ailleurs hostile à une telle opération qui viserait également les serveurs de TMG, la société nantaise engagée par les ayants droit pour repérer les téléchargements illicites sur les réseaux P2P : " Nous ne cautionnons pas ces attaques vaines et contre-productives, qui amènent de l'eau au moulin de nos adversaires, qui stigmatisent déjà les internautes et les criminalisent ".
Feu le site Jaimelesartistes.fr voulu par la rue de Valois pour sensibiliser les internautes au problème du téléchargement illégal, avait connu en son temps des attaques informatiques ayant conduit à son indisponibilité. La député UMP Muriel Marland-Militello avait alors déclaré que les " terroristes de l'Internet ne gagneront pas ".
" Si nous comprenons et partageons la colère et l'indignation des internautes, et plus largement, des femmes et des hommes qui voient leurs libertés et leurs droits sacrifiés au nom du copyright/droit d'auteur, nous savons aussi que seule une vigilance citoyenne et un engagement politique sans faille viendront à bout des politiques répressives menées contre nos libertés "
, écrit le Parti pirate français.