TMG récolte ainsi les adresses IP de ceux qui sont susceptibles d'être dès lors concernés par la fameuse réponse graduée. Stupeur, Reflets.info a constaté qu'un serveur en quasi libre accès de TMG était pour le moins bavard. Pendant plusieurs jours, il a révélé quelques secrets de l'infrastructure de TMG et a notamment livré en pâture des adresses IP d'internautes connectés à des peers. Également, des indications sur des fichiers placés sous surveillance.
La véritable teneur des informations - pour ainsi dire rendues publiques - est encore difficile à évaluer, d'autant que TMG ne s'occupe pas uniquement d'Hadopi. Mais l'affaire est très embarrassante et d'aucuns se prêtent déjà à rêver d'un coup fatal porté à la riposte graduée.
L'Hadopi ( la Commission de Protection des Droits ) prend en tout cas l'affaire très au sérieux. Mercredi prochain, elle auditionnera le blogueur Bluetouff à l'origine de la découverte de la " faille " TMG afin d'en savoir plus. En attendant, elle a décidé de suspendre son interconnexion avec TMG. Une suspension annoncée temporaire.
Pour autant, le secrétaire général de l'Hadopi, Éric Walter, a précisé que le fonctionnement de la réponse graduée a toujours lieu sur la base du stock déjà reçu ( les constats d'infraction ). Affaire à suivre donc.
Nombreux sont désormais ceux qui tournent leurs regards vers la CNIL ( Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés ) qui avait été très critique envers le mécanisme de réponse graduée et la collecte d'adresses IP. Cela ne l'avait pourtant pas empêché de donner son aval à TMG.
MàJ : dans un communiqué transmis à ITespresso, TMG a déclaré que les " données éditées sur Internet ce week-end " proviennent d'un " serveur de tests " dédié à son équipe de Recherche & Développement.
" À aucun moment, les infrastructures utilisées par TMG dans le cadre de ses opérations n'ont été impactées, en particulier la plate-forme dédiée à la collecte d'infractions sur les réseaux P2P pour le compte des ayants droit dans le cadre de la loi HADOPI. [...] Aucune donnée confidentielle et personnelle n'a été éditée sur Internet. "