Le tarif réglementé de l'électricité va encore augmenter à partir du mois de février 2024, et ce alors même que les prix du marché de gros ont beaucoup diminué par rapport à l'an dernier.
Si les calculs de la Commission de régulation de l'énergie anticipaient fin 2023 une hausse des tarifs comprises en 10 et 20% à la prochaine révision de février 2024, le gouvernement avait affirmé sa volonté de ne pas voir la hausse dépasser 10%.
Dans le nouveau contexte d'un marché de l'énergie moins tendu, l'association UFC-Que Choisir avait appelé le gouvernement à geler le tarif réglementé de l'électricité et donc à ne pas pratiquer de hausse en février prochain afin de pas amputer un peu plus le pouvoir d'achat des ménages français.
Sortir du bouclier énergétique
Toutefois, le gouvernement reste sur une stratégie de sortie du bouclier énergétique, ce dispositif mis en place après le début du conflit entre l'Ukraine et la Russie en 2022 et qui a vu les prix de l'énergie flamber, et qui resterait actif pour 37% du prix de l'énergie.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'a pas varié sur ce point en affirmant la nécessité d'une sortie du bouclier énergétique pour assainir les comptes publics, sa prise en charge étant trop lourde à supporter pour les finances de l'Etat.
Rappelant que ce dispositif a toujours eu vocation à être temporaire, il est prévu d'y mettre fin d'ici 2025, ce qui impliquera de nouvelles hausses de tarif en février et en août prochains.
Il n'y aura donc pas de miracle en février et une nouvelle hausse est à prévoir pour les abonnés au tarif réglementé de l'électricité. Il reste que ces hausses continues pourraient être mal perçues dans un contexte d'incitation à des consommations électriques toujours plus importantes induites par le chauffage et la mise en avant des véhicules électriques dont beaucoup sont rechargés régulièrement à domicile.
La bonne affaire d'un plein énergétique moins onéreux qu'un plein en thermique est de moins en moins évidente alors que la facture d'électrique a déjà augmenté de 15% en février 2023 puis de 10% en août, et va encore prendre 10% le mois prochain.
Payer le juste prix
Et ce alors qu'en parallèle l'accise sur le gaz, taxe payée par les fournisseurs de gaz naturel, a été presque doublée au 1er janvier 2024, ce qui va se ressentir sur les factures de la moitié des abonnés au gaz, rappelle l'AFP.
Il reste qu'avec une augmentation du prix de l'électricité de 30% en deux ans et une ponction à venir estimée de plus de 600 € avec la prochaine hausse dans le budget des ménages, ce qui fait dire à la présidente de l'UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin, en lien avec la problématique de détermination des prix de l'énergie par rapport aux marchés internationaux, que "les consommateurs ne payent pas aujourd'hui le "juste" prix de l'électricité", du fait de pouvoirs publics "qui refusent depuis de nombreuses années de mettre en place une régulation du marché de l'électricité visant justement à garantir aux consommateurs de payer ce juste prix de l'électricité".
L'association maintient son appel au gel sur les prix de l'électricité ou au pire avec une hausse au niveau de l'inflation, soit autour de 2,5%. Pas sûr qu'il soit entendu.