Le groupe Apple est prêt à en découdre avec le gouvernement US pour défendre le chiffrement des données présentes dans un iPhone et ne pas fournir de firmware qui en permettrait l'accès, malgré deux requêtes judiciaires.
Le groupe affirme que les demandes du FBI violent le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis sur la liberté d'expression et craint que le déverrouillage de cet iPhone spécifique, utilisé dans le cadre d'une affaire de terrorisme, ne crée un précédent qui permettrait d'accéder aux données de nombreux autres appareils.
Pendant que le débat fait rage entre les deux camps, en France, le député PS Yann Galut a déposé en ce 29 février un amendement au projet de loi de lutte contre le crime organisé pour forcer les grands groupes informatiques à coopérer avec la justice.
Il s'agit là aussi d'obliger des groupes comme Apple ou Google à aider la justice à déverrouiller les smartphones pour les besoins d'une enquête. Une dizaine de smartphones seraient ainsi concernés en France, notamment des iPhone 6 et Galaxy S6, rapporte Le Parisien.
Le député évoque le "vide juridique sur la question du chiffrement des données" et entend forcer la main des grands groupes en appuyant là où ça fait mal : le porte-monnaie : "s'abstenir de répondre dans les meilleurs délais à une réquisition de la justice serait puni d'un million d'euros d'amende", faisant valoir que l'importance du montant est à la hauteur des chiffres d'affaires de groupes qui "ne peuvent être contraints que financièrement".
Il rejette les notions de protection de la vie privée mises en avant par ces multinationales pour défendre leur position en faisant observer qu'elles n'hésitent à pas exploiter les données personnelles qu'elles récupèrent.
Là aussi, il n'est question que d'une aide ponctuelle pour les smartphones incriminés et non de la fourniture d'un moyen de déblocage général qui toucherait tous les appareils.