L'année 2012 s'est révélée particulièrement difficile pour le fabricant taiwanais HTC. Après une phase de forte croissance portée par le succès des smartphones Android, la société s'est retrouvée sous le feu des géants Samsung et Apple, dotés de moyens considérables leur ayant permis de se détacher nettement dans le Top 5 mondial des fabricants.
En ne voulant pas descendre trop bas en gamme, alors que c'est là que se joue le prochain relais de croissance du marché, HTC limite la pression des prix sur ses marges mais doit faire avec des volumes de smartphones plus difficiles à écouler quand d'autres marques ont de très importants moyens marketing.
Conformément aux attentes, le dernier trimestre 2012 est resté faible pour la société, avec un chiffre d'affaires qui se positionne à 60 milliards de dollars taiwanais et un bénéfice net en recul de 91% par rapport à l'an dernier, soit 1 milliard de dollars taiwanais ( 34,5 millions de dollars ), et en recul par rapport au trimestre précédent.
2013 sera-t-elle l'année d'un rétablissement pour HTC ? Certains analystes en doutent déjà et voient même le fabricant passer dans le rouge et afficher des pertes. Le premier trimestre de l'année devrait être un peu meilleur mais ils suggèrent que l'ensemble de l'année restera très difficile.
Le fabricant aura sans doute des modèles intéressants à proposer, notamment un modèle haut de gamme HTC M7, mais il sera difficile de le positionner et de lui assurer une bonne visibilité face à la machine de guerre économique et marketing que déploiera Samsung pour son futur modèle phare Galaxy S IV, ne laissant au mieux à HTC que quelques mois de répit.
Est-il encore possible de résister au couple Samsung / Apple ?
Peter Chou, CEO de HTC, tente quant à lui d'allumer des contre-feux en affirmant que la plus mauvaise période est passée et que 2013 pourrait être l'occasion de rebondir. N'ayant pas les moyens financiers de ses concurrents, il reste confiant dans une stratégie de qualité de produits mobiles pouvant faire la différence par des fonctionnalités, des qualités techniques et des services spécifiques.
Dans le même temps, il a reconnu que la société avait manqué de réactivité face aux évolutions rapides du marché et il a commencé à y remédier par une réorganisation interne tout en renforçant ses interactions avec les consommateurs, notamment par les réseaux sociaux.
Mais il reste à voir maintenant si l'influence des très grands acteurs n'est pas devenue trop forte pour laisser des fabricants de taille moindre exprimer cette différenciation.