Pas sûr que HTML5 avait besoin de ce " schisme ", d'autant que l'on se souvient des difficultés déjà rencontrées ne serait-ce qu'au niveau des codecs à utiliser pour les balises audio et vidéo du langage. La séparation entre le WHATWG et le W3C n'est toutefois pas vraiment une surprise à l'heure de l'adoption grandissante de HTML5.

En 2004, le groupe de travail WHATWG ( Web Hypertext Application Technology Working Group ) a initié la spécification HTML5. Un travail repris par le consortium W3C en 2007 comme base dans l'optique de l'élaboration d'un standard Web.

Le WHATWG prend ses distances vis-à-vis du W3C, manifestement excédé par la lenteur de normalisation du W3C qui se traduit en réalité par des objectifs différents.

Html5-logo " Le WHATWG se concentre sur le développement d'une description canonique de HTML et des technologies liées, c'est-a-dire corriger des erreurs à mesure que nous les trouvons, ajouter de nouvelles fonctionnalités quand elles deviennent nécessaires et viables, et suivre leur implémentation ", explique Ian Hickson.

Passé par Opera Software puis aujourd'hui Google, l'auteur des tests Acid2 et Acid3, et de Web Applications 1.0 ( qui allait devenir HTML5 ) souligne qu'au contraire les efforts du W3C se concentrent sur " la création d'un instantané développé selon le vénérable processus du W3C ".

Ce processus est très rigoureux et explique la lenteur pointée du doigt par le WHATWG. Le W3C estime que le HTML5 sera une recommandation en 2014. Soutenu et poussé par des éditeurs comme Mozilla, Google, Apple et Opera Software, le WHATWG veut plus de réactivité.

Le WHATWG annonce ainsi le HTML Living Standard, une version continue de la spécification HTML5. Ce modèle était en réalité déjà en place depuis plusieurs mois. De son côté, le W3C continuera d'œuvrer pour une version plus arrêtée de HTML5 avec des numéros de version.

Ces deux versions sont de nature à augmenter la confusion autour de HTML5 avec des implémentations différentes pour les navigateurs, même si c'est en fait déjà le cas. Un petit casse-tête en perspective pour les développeurs.

Revenu dans la course des navigateurs Web modernes depuis la version 9 avec l'adoption de plusieurs standards et de HTML5, Internet Explorer pourrait pâtir de cette confusion. Cela tombe plutôt mal pour Microsoft à l'approche de Windows 8 et IE10 pour l'exécution d'applications.